Le Pentagone souhaite déployer des batteries de défense aérienne Patriot en Irak

Après les tirs de missiles effectués par l’Iran contre deux bases irakiennes abritant des soldats américains, le 8 janvier dernier, en représaille de la frappe effectuée à Bagdad contre le général Qassem Soleimani, le chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, le président Trump avait assuré que « tout allait bien ». Seulement, il est apparu depuis que cela n’avait pas été forcément le cas.

Ainsi, il a d’abord été fait état de 11 militaires américains blessés. Puis de 34, de 50 et de 64, selon un dernier bilan communiqué par le Pentagone. « J’ai entendu dire qu’ils avaient des maux de tête… Je peux dire que ce n’est pas très grave « , a minimisé le président Trump.

En réalité, ces blessés souffrent – ou ont souffert – de « lésions cérébrales traumatiques » causées par les explosions des missiles iraniens. Or, une commotion cérébrale n’est pas anodine. Au rugby, un joueur qui en est victime peut rester éloigner des terrains pendant quelques jours, voire quelques semaines dans certains cas.

Une commotion cérébrale peut en effet causer des troubles de la mémoire, de la vision ou encore de l’ouïe. Et les plus graves peuvent entraîner le décès.

Quoi qu’il en soit, sur les 64 militaires américains ayant présenté les symptômes du commotion cérébrale, 39 ont déjà repris le service, selon des responsables du Pentagone. Mais certains ont été plus durement touchés, au point d’avoir été admis au « Landstuhl Regional Medical Center », un hôpital militaire américain situé en Allemagne. Et au moins huit ont été rapatriés aux États-Unis et 9 autres devraient les suivre prochainement.

Aussi, le chef du Pentagone, Mark Esper, a indiqué que les États-Unis ont demandé l’autorisation à l’Irak de déployer des systèmes de défense aérienne Patriot sur les bases irakiennes abritant des militaires américains engagés au sein de la coalition anti-jihadiste [opération Inherent Resolve, OIR]. De tels systèmes n’avaient en effet pas été installés avant les tirs de missiles iraniens, étant donné qu’ils aurait été inutiles face à l’État islamique [EI ou Daesh].

« Nous avons besoin de la permission des Irakiens, c’est un des problèmes », a dit M. Esper, lors d’une conférence de presse, le 30 janvier. Et pour cause : pressé par une partie de son Parlement [les députés chiites, ndlr] de demander la fin de la présence de « troupes étrangères » en Irak, le gouvernement [démissionnaire] conduit par Adel Abdel Mahdi, n’est pas enclin à donner satisfaction au Pentagone…

D’autant plus que, comme l’a relevé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, le déploiement de batteries Patriot suppose l’envoi d’un « nombre important de soldats » pour les mettre en oeuvre. « Il faut donc réfléchir à la façon de le faire, et c’est ce que nous faisons en ce moment », a-t-il ajouté.

Cela étant, près d’un mois après l’élimination du général Soleimani, les forces de sécurité et de défense irakiennes ont repris leurs activités aux côtés de la coalition.

« Nous reprenons nos opérations avec les forces de sécurité irakiennes pour éliminer les vestiges de l’EI », a en effet déclaré le colonel américan Myles Caggins. Ce qui a été confirmé, auprès de l’AFP, par une source irakienne.

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