Une attaque terroriste à Sokolo a fait au moins 20 tués parmi les gendarmes maliens

À l’aube du 26 janvier, le camp de la gendarmerie malienne implanté à Sokolo, une localité de la région de Ségou située à quelques dizaines de kilomètres de la frontière avec la Mauritanie, a été attaqué par un centaine de jihadistes arrivés à motos.

Selon des témoignages, les combats ont duré au moins deux heures. Selon un dernier bilan officiel publié par l’état-major malien, 20 gendarmes y ont laissé la vie, dont le chef de poste, le capitaine Harouna Sangaré. S’agissant des assaillants, qui ont emporté tous les véhicules en état de marche [soit 9 au total] et vidé l’armurerie du camp, ils auraient perdu quatre des leurs. Mais leurs pertes pourraient être plus importantes.

Les terroristes « sont arrivés à 05H00 du matin. Ils ont coupé la retraite des gendarmes. Les coups de feu ont cessé à 07H00 du matin », a en effet témoigné un habitant de Sokolo auprès de l’AFP. Ils « étaient plus d’une centaine. Ils ont ramassé tous leurs corps. Ils n’ont touché à personne dans le village, c’est pourquoi avant l’arrivée du renfort nous avons secouru les blessés et regroupé les victimes », a-t-il ajouté.

« Tout le matériel militaire a été emporté. On a le sentiment que les assaillants savaient où ils mettaient les pieds », a déclaré une source humanitaire.

Dès l’alerte donnée, les Forces armées maliennes [FAMa] ont envoyé des renforts à Sokolo depuis la localité de Diabaly, ainsi que des moyens aériens [qui n’ont pas été précisés]. Le contrôle du camp a ainsi pu être repris rapidement et des opérations de « ratissage » étaient encore en cours dans la soirée du 26 janvier. En outre, un conseil de défense s’est réuni à Bamako, autour du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.

Quant au groupe jihadiste à l’origine de l’attaque, la proximité de la forêt de Wagadou [ou Ouagadou] de Sokolo fait porter les soupçons sur al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI] ou sur la Katiba Macina. Ces deux formations font partie du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM].

En décembre, la force française Barkhane y avait mené une opération d’opportunité, lancée sur la foi de renseignements collectées les jours précédents. Le bilan donné par l’État-major des armées [EMA] fit état de 40 jihadistes mis hors de combat et de deux gendarmes maliens libérés.

Dans son dernier rapport sur la situation du Mali, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait évoqué la présence de la Katiba Macina dans les « districts occidentaux de Ségou et de Mopti », notant qu’elle n’était « guère contestée par les populations locales. » Et d’ajouter : « Dans ces zones reculées, si les conditions de sécurité peuvent sembler plus stables, un nombre moins important d’actes de violence et de crimes étant signalé, la population subit néanmoins des exactions et de graves atteintes aux droits de l’homme. »

Justement, dans la région de Mopti, le camp militaire de Dioungani a également été attaqué dans la nuit du 22 au 23 janvier. Au cours des combats, sept soldats maliens ont été tués et 27 autres étaient encore portés disparus quelques heures après. Et, comme à Sokolo, les assaillants ont fait main basse sur les armes et le matériel, comme l’a montré le GSIM en publiant des photographies du butin sur les réseaux sociaux.

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