Mali : Trois militaires belges de la MINUSMA blessés par l’explosion d’un IED dans les environs de Gao

Le ministère belge de la Défense a indiqué que trois militaires engagés au sein de Mission mutidimensionnelle intégrée des Nations unis pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] ont été blessés par l’explosion d’un engin explosif improvisé [IED] au passage de leur véhicule blindé, dans les environs de Gao, le 24 janvier, peu après 18h00.

« Un militaire a été transféré dans un hôpital français à Gao. Il va subir une intervention aux pieds. Les deux autres militaires [l’un des deux avec un bras cassé] ont été soignés sur place », a expliqué la Défense belge. Et d’ajouter qu’ils sont dans « un état stable » et que leur pronostic vital « n’est pas engagé ».

Le type de blindé visé par cet IED n’a pas été précisé. Mais il s’agit sans doute d’un véhicule Dingo II, lequel est doté d’une « safety cell », censée protéger son équipage contre les mines.

C’est la seconde fois, ce mois-ci, que le contingent belge de la MINUSMA sont visée par une attaque de ce type. Le 1er janver dernier, lors d’une patrouille menée dans les environs de Tessit, à 150 km au sud de Gao, un Dingo II qui assurait l’ouverture du convoi avec 8 soldats à son bord, avait en effet roulé sur un IED fonctionnant à plaque de pression [qui rend les brouilleurs inutiles, ndlr]. Deux militaires avaient été blessés.

« On a constaté que la charge qu’on a utilisée, c’était plus ou moins 30 kilos donc c’est quand même pas rien du tout. C’est la raison pour laquelle le devant du véhicule a disparu », a expliqué, plus tard, le général Johan Peeters, sous-chef d’État-major opérations et entrainement.

Le convoi, composé de 8 véhicules, avait été contraint de quitter la route pour contourner un obstacle. [voir photo ci-dessus]

Dans un article publié sur son site, le 13 janvier, l’état-major belge avait souligné que les Dingo et Piranha étaient alors « seuls véhicules militaires belges à disposer d’un niveau de protection efficace contre les IED. »

« Il existe un programme de renouvellement ou de mise à jour des autres véhicules afin qu’ils offrent également un tel niveau de protection », avait indiqué le capitaine de vaisseau Carl Gillis, responsable de la Division Opérations de la Défense… avant de déplorer qu’il n’était actuellement pas possible de débloquer les crédits nécessaires, « le gouvernement étant en affaires courantes. »

« On perd du temps … La sécurité des militaires n’est pas une affaire courante. Le risque zéro n’existe pas mais le risque doit être raisonnable. Il faut accroître les chances de survie de nos militaires en les dotant d’un équipement adapté », avait plaidé le capitaine de vaisseau Gillis.

Quoi qu’il en soit, l’attaque du 24 janvier a précisément eu lieu à seulement 5 km de Gao, ville qui abrite la MINUSMA ainsi que la « plateforme opérationnel désert » de la force française Barkhane.

Dans son dernier rapport sur la situation au Mali, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait justement noté que la région de Gao faisait l’objet d’une « infiltration constante de groupes terroristes armés », au point que « certains certains interlocuteurs ont comparé la situation à celle de 2012. »

Pour rappel, la Belgique compte près d’une centaine de militaires au Mali, que ce soit au titre de la MINUSMA [avec notamment un détachement du bataillon ISTAR et un échelon de soutien] ou de la mission européenne EUTM Mali, qui vise à former et à entraîner les forces armées maliennnes [FAMa].

Photo : Dingo II belge détruit par un IED le 1er janvier dernier

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