À son tour, la Corée du Sud va contribuer à la surveillance du détroit d’Ormuz

Ce 21 janvier, et après avoir pris un temps de réflexion de près de six semaines, la Corée du Sud a annoncé son intention de déployer des troupes dans les environs du détroit d’Ormuz, en élargissant provisoirement la zone d’opération de son unité anti-piraterie « Cheonghae », présente dans au large de la Somalie depuis 2009, vers le golfe Persique et celui d’Oman.

« Compte tenu de la situation actuelle au Moyen-Orient, le gouvernement a décidé d’étendre temporairement le champ d’action de l’unité Cheonghae dans le but de garantir la sécurité de nos ressortissants et la libre navigation des vaisseaux », a en effet indiqué le ministère sud-coréen de la Défense.

Et de préciser que cette mission sera assurée par le destroyer multi-rôles Wang Geon, un navire de 4.400 tonnes appartenant à la classe Chungmugong Yi Sun-sin.

Après les incidents ayant eu lieu dans le détroit d’Ormuz, l’été dernier, les États-Unis avaient demandé à la Corée du Sud de se joindre à l’International Maritim Security Construct [IMSC ou opération Sentinel], une initiative qu’ils comptaient alors lancer avec les contributions du Royaume-Uni, de l’Australie, de l’Albanie et des Émirats arabes unis, de l’Arabie Saoudite et de Bahreïn.

Mais, pour Séoul, qui entend ménager ses relations avec Téhéran, il n’en était pas question. Aussi, la présence navale sud-coréenne se fera-t-elle en dehors de l’initiative américaine. Seule deux officiers seront envoyés au poste de commandement de l’IMSC, à Bahreïn, « pour la coopération comme le partage d’informations. » Ce qui devrait contenter tout le monde… Le Japon a pris une décision identique. Pour rappel, Tokyo va envoyer un destroyer et deux avions de patrouille maritime P3C Orion dans les environs du détroit d’Ormuz.

Ces deux pays ne pouvaient pas faire autrement, au regard de leur dépendance au pétrole du Moyen-Orient. Selon les données communiquées par Séoul, 170 navires sud-coréens naviguent 900 fois par an dans le détroit d’Ormuz. Et 25.000 ressortissants Sud-Coréens habitent dans la région.

« Depuis mai de l’année dernière, où les tensions ont commencé à monter au Moyen-Orient, nous examinons diverse options », a expliqué un responsable du ministère sud-coréen de la Défense à l’agence Yonhap. Et Séoul a eu des « consultations » avec Washington avant de prendre sa décision… laquelle a été annoncée préalablement à Téhéran « à travers les canaux diplomatiques. »

« La partie américaine a salué la décision et j’ai entendu que l’Iran a dit comprendre la position de Séoul », a confié cet officiel sud-coréen. « [Nous pensons] que des efforts devraient être faits pour gérer les liens entre la Corée du Sud et l’Iran et la partie iranienne a répondu de la même manière à ce sujet », a-t-il ajouté, avant de précicer sur Séoul a « examiné diverses options pour améliorer les relations. »

Cela étant, et avant l’annonce de l’élargissement de la zone des opérations de l’unité Cheonghae, la Corée du Sud disposait déjà de militaires au Moyen-Orient, avec l’unité Akh, basée aux Émirats arabes unis, avec la mission protéger, en cas d’urgence, les ressortissants sud-coréens qui y résident et de contribuer à la formation des forces armées locales.

Pour rappel, la France a oeuvré pour le lancement d’une mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz [EMASOH]. Cette dernière a reçu le soutien politique de sept autres pays européens, dont l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, le Portugal, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas. La frégate légère furtive Courbet est le premier navire à patrouiller dans le secteur.

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