Un idéologue de Daesh, surnommé « Jabba le Hutt », a été arrêté par la police irakienne à Mossoul

Le 16 janvier, la police irakienne a pris un « gros poisson » de Daesh [État islamique ou EI] dans ses filets. Au sens propre comme au figuré… Souffrant d’obésité morbide, Shifa al-Nima [alias Abu Abdul Bari], a été arrêté par l’une de ses unités spéciales, à Mossoul, qui avait été sous le joug de l’organisation jihadiste entre 2014 et 2017.

Selon le communiqué irakien, Shifa al-Nima est « considéré comme l’un des principaux dirigeants de l’État islamique et était responsable de l’émission de fatwas qui ont conduit au meurtre d’universitaires et de religieux ». Il était notamment connu pour ses « discours provocateurs contre les forces de sécurité », ajoute le texte.

Surtout, ce « mufti » aurait donné des justifications religieuses à l’esclavage, à la torture et au nettoyage ethnique pratiqué par Daesh à l’endroit de certaines populations irakiennes, dont les Yazidis. Enfin il lui est également reproché d’avoir ordonné la destruction de certains monuments de Mossoul, dont celle du sanctuaire de Nabi Younès, où se trouvait la sépulture du prophète biblique Jonas et un ancien monastère.

Étant donné que les jihadistes désapprouvent la gourmandise [et même si l’obésité morbide peut avoir d’autres causes…], les autorités irakiennes n’ont pas manqué de faire fuiter les photographies de l’arrestation de Shifa al-Nima, qui, en raison de son poids, a été surnommé « Jabba le Hutt », la très corpulente « créature » ayant mis à prix la tête de Han Solo dans la saga Star Wars.

Il s’agit ainsi de porter un coup psychologique aux sympathisants de Daesh en montrant que les dirigeants de l’organisation n’appliquent pas pour eux-mêmes la discipline qu’ils prônent pour les autres. Sur ce point, le coup est réussi, à en juger par les réactions sur les réseaux sociaux.

L’autre message envoyé par les autorités irakiennes est que, malgré la crise sociale et politique que traverse le pays, dans un contexte marqué par des tensions entre les forces américaines et les milices chiites locales pro-Iran, la lutte contre l’État islamique se poursuit.

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