L’origine des renforts destinés à Barkhane doit rester confidentielle, avance l’État-major des armées

À l’issue du sommet de Pau, qui a réuni la France et les pays membres du G5 Sahel [Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad], le 13 janvier, le président Macron a annoncé que la force Barkhane serait renforcée avec le déploiement de 220 militaires supplémentaires au Sahel.

Logiquement, on aurait pu penser que ces renforts seraient fournis par les Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI] étant donné que l’une de leurs missions est justement de former un « réservoir » de troupes « rapidement projetables en cas de crise dans la sous-région ». Et, par le passé, un tel cas de figure s’est déjà produit, notamment pour renforcer Serval [puis Barkhane] à l’occasion d’évènements ponctuels.

Mais, à en juger par le dernier compte-rendu des opérations qu’a diffusé l’État-major des armées [EMA] le 16 janvier, il n’est pas acquis que les renforts évoqués par M. Macron proviennent des FFCI.

Ce « renfort répondra au besoin d’accentuer notre effort dans la région des ‘trois frontières », dans le cadre de l’approche zonale de Barkhane », a commencé par expliquer l’EMA. « Déployé à courte échéance, il sera essentiellement de nature terrestre et composé de troupes aguerries, expérimentées et habituées à opérer au Sahel », a-t-il ajouté. Ce qui donne déjà une idée de la nature des unités sollicitées…

L’arrivée de ces 220 militaires supplémentaires, a poursuivi l’EMA, « permettra de renforcer la lutte contre les groupes armés terroristes […] dans le cadre d’un véritable partenariat de combat avec les forces locales » et aura « également vocation de permettre à Barkhane de répondre plus efficacement encore aux demandes d’assistance des forces du G5 Sahel. »

Pour le reste, l’EMA ne souhaite pas en dire plus pour le moment. « L’origine de ces troupes, le calendrier et la zone de leur déploiement restent confidentiels à ce stade, afin de ne pas fournir de renseignements qui pourraient servir les intérêts des groupes armés terroristes », a-t-il en effet indiqué.

Enfin, la nature des missions de ce renfort n’est pas gravé dans le marbre. De même que sa composition. « À terme, la forme et les missions de ce renfort pourront évoluer pour que Barkhane, qui est en perpétuelle adaptation, accueille et favorise le déploiement de nos partenaires, notamment dans le cadre de la Coalition, et au côté de la Task Force Takuba », a souligné l’État-major des armées.

Justement, s’agissant de cette Task Force Takuba, qui sera formée par des unités européennes de forces spéciales et dont la mission sera d’accompagner les forces armées locales, la ministre des Armées, Florence Parly, a indirectement donné des précisions sur les pays contributeurs.

« Je vais dimanche au Sahel voir nos soldats; je serai accompagnée par le ministre suédois de la défense, le ministre estonien de la défense et le ministre portugais. Donc nous n’y sommes pas seuls et nous y serons certainement plus nombreux encore lorsqu’à l’été cette force Takuba va pouvoir accompagner les forces maliennes dans ce combat », a en effet déclaré Mme Parly, ce 17 janvier, sur les ondes d’Europe1.

Photo : Ministère des Armées

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]