La marine chinoise a mis en service le CNS Nanchang, son imposant croiseur lance-missiles

Le 12 janvier, la marine chinoise a mis en service le CNS Nanchang, un imposant destroyer lance-missiles de type 055 [classe Renhai] dont la mise à l’eau avait été faite en juin 2017.

Destiné, a priori, à assurer la protection aérienne et sous-marine de l’un des deux [pour l’instant] porte-avions chinois et qualifié de « croiseur » dans la nomenclature de l’Otan, le CNS Nanchang dispose de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10.

Il est également équipé d’un système anti-aérien de courte portée doté de 24 missiles HHQ-10, que viennent compléter une tourelle H/PJ-38 de 130 mm, un canon automatique à 7 tubes CIWS [Close-In Weapon System] de type 1130, des roquettes anti-sous-marins CY-5 et 6 tubes lance-torpilles de 324mm.

Côté électronique, le CNS Nanchang est aussi bien pourvu, avec un radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B, d’un radar de tir AESA X-Band, de brouilleurs, de radars passifs, de lance-leurre type 726-4 et de deux sonars [un, volumineux, de proue, l’autre, à basse fréquence, remorqué]. Il embarque aussi deux hélicoptères Harbin Z9C [une copie du Dauphin français] pouvant assurer des missions anti-sous-marines. En outre, la présence de deux baies de grande dimension suggère qu’il pourrait accueillir des drones de surface et/ou sous-marins.

D’après la documentation officielle, le CNS Nanchang afficherait un déplacement de 10.000 tonnes. Mais, au regard de ses dimensions [180 mètres de long pour un maître-bau de 20 mètres] et de ses capacités, mises en oeuvre par un équipage d’au moins 300 marins, il jaugerait plutôt 12.000, voir 13.000 tonnes.

La propulsion de ce croiseur est assurée par quatre turbines à gaz QC-280 développant chacune une puissance de 28 MW, ainsi que par des générateurs électriques. De quoi lui permettre de naviguer à 30 noeuds.

Par ailleurs, le CNS Nanchang, premier d’une série de 8 navires, aurait aussi une capacité dans le domaine de combat collaboratif, ses systèmes pouvent intégrer des données provenant d’autres plateformes [aéronefs, bateaux, satellites, avions, etc…].

Dans un récent rapport sur les implications de la modernisation de la flotte chinoise sur les capacités de l’US Navy, la Defence intelligence agency [DIA, renseignement militaire américain] estime que, désormais, « les progrès technologiques de la Chine en matière de conception navale ont commencé à approcher, voire à dépasser dans certains cas, le niveau des marines modernes. »

Et d’estimer que, « une fois opérationnel, le nouveau croiseur lance-missiles de la classe Renhai [Type 055], dont plusieurs sont actuellement en construction, sera l’un des navires les plus avancés et les plus puissants au monde, doté d’une large gamme d’armes et de capteurs de capacité avancée développés au niveau national. »

Un tel navire pourrait se voir confier d’autres missions que celle d’escorter un porte-avions. Il « attirera certainement l’attention du Japon » compte tenu la « propension de la marine chinoise à emprunter le détroit de Miyako » ou à envoyer des bâtiments naviguer près de l’archipel Senkaku, revendiqué par Pékin.

« Les premiers destroyers Nanchang de type 055 pourraient être utiles pour imposer un blocus à Taïwan », a estimé Oriana Skylar Mastro, spécialiste de la Chine à l’American Enterprise Institute, lors d’une audition au Congrès américain, en septembre dernier.

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