Le Bataillon de Marins-Pompiers de Marseille va se doter de drones aériens Novadem NX-70

Lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame, en avril dernier, l’apport des drones a été déterminant pour la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris [BSSP], tant dans les airs que sur terre.

Ainsi, le robot terrestre d’extinction modulable Colossus, fabriqué par le groupe français Shark Robotics, a apporté une aide appréciable dans la lutte contre le feu en « faisant baisser la température à l’intérieur de la nef », avait expliqué, à l’époque, le lieutenant-colonel Gabriel Plus, le porte-parole de la BSPP.

Même chose pour les drones aériens. « C’est grâce […] à cette technique nouvelle absolument incontournable aujourd’hui, que l’on a pu faire des choix tactiques pour arrêter ce feu à un moment où il allait potentiellement occuper les deux beffrois. Les drones ont permis d’engager correctement les moyens dont on disposait », avait confié le lieutenant-colonel Gabriel Plus, à franceinfo.

Les appareils alors utilisés, selon le Parisien, étaient des « Mavic Pro », du constructeur chinois DJI. « Ce sont les drones des Moyens Aériens du ministère de l’Intérieur mais aussi ceux du ministère de la Culture qui ont été déployés, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris ne disposant pas [encore] de sa propre flotte de ‘vecteurs télé-opérés’ pourtant utiles pour opérer sur des sites aussi hauts », avait alors relevé le quotidien.

Unité de la Marine nationale placée pour emploi sous l’autorité directe du maire de Marseille [la ville assure la quasi-totalité du financement du personnel et des équipements, ndlr], le Bataillon de Marins Pompiers de Marseille [BMPM] va également adopter ces nouvelles technologies. D’ici quelques semaines, il comptera en effet une équipe spécialisée dans l’appui robotisé.

« Cette équipe sera dotée de véhicules urbains et hors route permettant l’engagement, la coordination multi-vecteurs et le renseignement d’origine image », explique le capitaine de corvette Christophe F., chef de la division études en charge du développement des technologies robotisées au sein du BMPM.

Et pour équiper cette nouvelle unité, le BMPM a choisi d’acquérir quatre drones NX70 auprès du fabricant français Novadem. « Ces drones ainsi que l’ensemble des équipements acquis au travers de l’Union des Groupements d’Achats Publics [UGAP] apporteront une capacité de renseignement aérien immédiatement disponible et une véritable plus-value opérationnelle dans un large spectre de missions » des marins-pompiers de Marseille, s’est réjoui ce dernier, via un communiqué publié ce 14 janvier.

En 2014, le SDIS 13 [dont ne fait pas partie le BMPM, ndlr] avait également choisi des drones conçus par Novadem. « Avec les drones, nous avons dès les premières minutes d’une crise la vue globale, en 3D, de n’importe quelle situation opérationnelle. Cet outil est révolutionnaire, il est devenu les yeux du commandant des opérations de secours [COS] vu du ciel! », s’était enthousiasmé Éric Rodriguez, en charge de la veille technologique et de l’innovation au SDIS13, dans un article publié par le ministère de l’Intérieur.

Un drone peut être en effet précieux pour la surveillance de reprise de feux de forêts, les interventions contre le feux industriels, la recherche de personnes après inondation ou encore la recherche de sources de pollution aux hydrocarbures. En revanche, pour les incendies de forêt, leur utilisation est plus compliquée, en raison des conditions météorologiques et, sutout, à la présence d’autres aéronefs.

En outre, avait-ajouté le responsable du SDIS 13, « utiliser un drone, c’est faire deux choses : recueillir des données, des images et des vidéos, et faire ensuite du traitement de ces données, domaine qui reste totalement à développer aujourd’hui. »

Quoi qu’il en soit, les drones NX-70 commandés par le BMPM seront particulier dans la mesure où ils seront doté d’un équipement spéciale, dont l’idée a germé lors d’un exercice réalisé en 2017 par le groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux [GRIMP] dans le parc national des calanques de Marseille.

Appelé NXDROP, ce dispositif permet d’installer rapidement une tyrolienne entre deux falaises, grâce à une bobine de fil en Kevlar déroulée par le NX-70.

Mais pour le BMPM, il s’agit de disposer de nouveaux matériels apportant une réelle plus-value aux opérations de secours. Et ils doivent être « simples de mise en œuvre, fiables, robustes et compatibles avec un système informatique de gestion des opérations tout en garantissant une protection des données suffisante », précise le capitaine de corvette Christophe F..

« Le drone NX70, au-delà de ses capacités d’observation de jour comme de nuit grâce sa caméra thermique, dispose de moyens de partage d’information grâce au transfert en temps-réel des images et de la cartographie sur un serveur sécurisé via le réseau 3G/4G. Les images pourront également être interfacées avec le logiciel existant de gestion des opérations du BMPM, afin de suivre les opérations directement au centre de gestion des opérations se situant en plein cœur de Marseille », fait valoir Novadem.

« Toute l’équipe de Novadem est fière que le BMPM ait fait le choix des drones NX70 et que notre technologie puisse contribuer à accroître leur efficacité opérationnelle en apportant une meilleure compréhension de la situation et en diminuant les temps d’intervention afin de toujours mieux protéger notre territoire et la population », s’est félicité Pascal Zunino, le co-fondateur de l’entreprise.

À noter que le NX-70 a également été retenu par la Gendarmerie nationale et l’armée de Terre, qui en a engagé quelques exemplaires au Sahel, au titre de l’opération Barkhane.

Crédit photo: BMPM/ François Etourneau

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