Guerre électronique : La DGA a commandé deux premiers avions Archange auprès de Dassault et de Thales

En février 2018, il avait été annoncé que les deux avions de guerre Transall C-160 « Gabriel », mis en oeuvre par l’Escadron électronique aéroporté 00.054 « Dunkerque » depuis la fin des années 1980, allaient être remplacé par trois nouveaux appareils alors qu’il était jusqu’alors question d’en acquérir que deux exemplaires, dotés chacun d’une « charge universelle de guerre électronique » [CUGE].

« Dotés d’un système de mission ambitieux, innovant et complet, trois avions de renseignement stratégique CUGE, au lieu de deux prévus initialement, remplaceront à partir de 2025 les deux Transall C-160 Gabriel actuellement en service, ainsi que l’a décidé la ministre des Armées [Florence Parly] lors des travaux de préparation de la loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », fit en effet savoir le ministère des Armées, à l’époque.

Puis, en novembre, et après l’annonce que le Falcon 8X de Dassault Aviation avait été retenu pour remplacer les C-160 Gabriel, Mme Parly a annoncé le lancement de la réalisation du programme ARCHANGE [Avions de Renseignement à CHArge utile de Nouvelle GEnération], à l’issue d’un comité ministériel d’investissement ayant eu lieu quelques jours plus tôt. Et de rappeler que « conformément à la loi de programmation militaire 2019-2025, trois systèmes remplaceront les deux Transall C-160 Gabriel » et qu’une « plateforme d’entraînement au sol, dont le déploiement est prévu sur la base aérienne d’Evreux, complètera le dispositif. »

Mais, pour l’instant, seulement deux nouveaux avions de guerre électronique ont été commandés auprès de Dassault Aviation et de Thales le 30 décembre dernier. C’est ce qu’ont en effet indiqué les deux industriels, via deux communiqués diffusés séparément, ce 14 janvier. Aucun des deux n’a précisé le montant du contrat qui vient de leur être notifié par la Direction générale de l’armement [DGA].

« Le niveau de performances attendu des Falcon Archange nécessite un travail d’intégration très poussé qui est au cœur des savoir-faire de Dassault Aviation et de Thales », a commenté l’avionneur français.

« Les Falcon militaires sont la parfaite illustration des compétences duales de Dassault Aviation : nos avions civils bénéficient des technologies de pointe développées pour nos avions de combat qui tirent profit en retour des processus industriels mis en œuvre pour la production très concurrentielle des Falcon », n’a pas manqué de souligner Éric Trappier, le Pdg du constructeur aéronautique.

Dernier né de la gamme, le Falcon 8X est un tri-réacteur doté de commandes de vols numériques « directement issues de l’expérience acquise par Dassault Aviation sur le Mirage 2000 et le Rafale. » Équipé d’un cockpit digital EASy et du système de vision combinée FalconEye, il peut transporter 8 passages et 3 membres d’équipage.

De son côté, Thales a souligné que la Capacité universelle de guerre électronique, qui a demandé plus de dix ans de développement, permettra pour « première fois de détecter et d’analyser simultanément les émissions radio et les signaux radar », grâce à une panoplie de nouvelles technologies [antennes multi-polarisation, intelligence artificielle pour améliorer les traitements automatiques, notamment].

Quant le troisième « Archange » va-t-il être commandé? Pour l’instant, rien ne presse. Le rapport annexé de la LPM 2019-25 précise que l’armée de l’Air n’en recevra qu’un exemplaire d’ici 2025, l’ambition étant qu’elle en ait trois à l’horizon 2030.

À noter que l’armée de l’Air devrait recevoir, cette année, ses deux premiers Avions légers de surveillance et de reconnaissance [ALSR], sur les 8 prévus par la LPM d’ici 2030. Du moins, si tout se passe comme prévu, car ce programme, confié en 2016 à Thales et à Sabena Technics, a pris du retard.

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