Niger : Le bilan de l’attaque jihadiste contre le camp militaire de Chinégodar revu nettement à la hausse

Alors que doit enfin se tenir, à Pau, ce 13 janvier, le sommet réunissant la France et le G5 Sahel [Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie] pour obtenir, notamment, des « clarifications » de la part des pays concernés sur la présence militaire française pour combattre les organisations jihadistes, Niamey a revu significativement à la hausse les pertes subies par ses forces armées lors de l’attaque du camp militaire de Chinégodar, situé dans la région de Tillabéri [nord], à seulement une dizaine de kilomètres de la frontière malienne.

Pour rappel, le 9 janvier, arrivés avec des véhicules « lourdement armés » et plusieurs dizaines de motos, les jihadistes ont attaqué l’emprise militaire par l’ouest et l’est, après avoir détruit un relai GSM installé dans le village de Dareydeay. Selon l’état-major nigérien, les combats ont été « intenses », les défenseurs du camp ayant opposé une « farouche résistance ». Les assaillants se sont ensuite retirés, après l’intervention de moyens aériens, dont des Mirage 2000D de l’opération française Barkhane et des drones MQ-9 Reaper, a priori américains.

« Une patrouille de Mirage 2000 est intervenue en appui des forces armées nigériennes en réalisant un show of force [survol à très basse altitude] qui s’est avéré déterminant pour mettre les terroristes en fuite », a en effet confirmé l’état-major français, au lendemain de l’attaque.

Dans un premier temps, les autorités nigériennes ont fait état de 25 tués dans les rangs des forces armées. Mais ce bilan a donc été nettement revu à la hausse quelques heures plus tard.

« Après ratissage, le bilan s’établit de la façon suivante. Côté ami : 89 morts. Côté ennemi 77 morts », a affirmé Zakaria Abdourahame, le porte-parole du gouvernement, dans la soirée du 12 janvier. Un deuil national de 72 heures a été décrété. Pour l’armée nigérienne, il s’agit des plus importantes pertes subies face aux groupes jihadistes. Exactement un mois plus tôt, dans la même région, elle avait perdu 71 soldats, lors de l’attaque du camp d’Inates, revendiquée plus tard par l’État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP].

Pour le moment, celle de Chinégodar n’a pas encore été revendiquée. Selon une source militaire nigérienne citée par RFI, les chefs des jihadistes qui ont lancé l’assaut contre le camp militaire seraient des « étrangers ».

« Durant le combat, [ils] ont communiqué et donné leurs instructions en langue arabe, le vrai arabe », a en effet confié un officier supérieur. En outre, les attaques d’Inates et de Chinégodar ont été menées selon un mode opératoire identique : concentration massive de combattants et de moyens et assaut selon plusieurs axes après avoir pris soin de couper les communications.

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