L’Iran admet avoir abattu par erreur le Boeing B-737 ukrainien

Le 8 janvier, et alors que des missiles iraniens venaient de s’abattre sur deux base irakiennes abritant des militaires américains, un Boeing B-737-800 de la compagnie Ukraine International Airlines [vol PS752], avec 176 personnes à bord s’écrasait non loin de Téhéran.

Sans tarder, les autorités iraniennes avancèrent que l’appareil avait eu un problème technique pour expliquer sa chute. Seulement, les vidéos amateurs montrant ce qui semblait être le B-737-800 en flammes donnèrent du crédit à l’hypothèse selon laquelle l’avion aurait été victime d’un missile.

Le renseignement américain donna du crédit à cette piste, évoquant le tir accidentel de deux missiles par un système de défense aérienne Tor-M1 [code Otan : SA-15 Gauntlet]. Puis, le Royaume-Uni et le Canada, dont des ressortissants se trouvaient à bord du B-737, firent à leur tour part d’informations accréditant cette hypothèse.

Mais l’Iran opposa un démenti, évoquant des « mises en scènes douteuses » après ces déclarations au sujet d’un possible tir de missile contre le vol PS752. « La République islamique d’Iran a commencé son enquête afin de trouver la cause de la chute de cet avion en accord avec les normes internationales et les réglementations » de l’aviation civile internationale », fit valoir le ministère iranien des Affaires étrangères.

Quant au gouvernement iranien, il accusa les États-Unis de se servir de la douleur des familles des passages du B-737 pour « retourner le couteau dans leurs plaies » afin de « servir ses intérêts dans cette opération psychologique. »

« Une chose est sûre, cet avion n’a pas été touché par un missile », affirma, le 10 janvier, Ali Abedzadeh, le directeur de l’Organisation de l’aviation civile iranienne. Et d’ajouter : « Nous avons vu certaines vidéos. […] Nous confirmons que l’avion a été en feu pendant 60 à 70 secondes », mais dire « qu’il a été touché par quelque chose ne peut pas être correct sur le plan scientifique. »

« Les informations [contenues] dans les boîtes noires [du B-737] sont absolument cruciales » pour l’enquête, et « toute déclaration avant que leurs données soient extraites n’est pas un avis d’expert », avait encore souligné M. Abedzadeh.

Seulement, ce 11 janvier, Téhéran a finalement reconnu que le B-737 ukrainien avait bien été abattu par un missile tiré par la défense aérienne iranienne, expliquant que l’avion de ligne avait été pris, par erreur, pour un appareil « hostile » évoluant près d’un site militaire sensible.

« L’enquête interne des forces armées a conclu que de manière regrettable des missiles lancés par erreur ont provoqué le crash de l’avion ukrainien et la mort de 176 innocents », a ainsi confirma Hassan Rohani, le président iranien, qui a parlé d’une « grande tragédie » et d’une « erreur impardonnable ».

« Conclusions préliminaires d’une enquête interne des Forces armées : une erreur humaine dans une période de crise causée par l’aventurisme des États-Unis a mené au désastre », a commenté Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, via sur Twitter. « Nos profonds regrets, excuses et condoléances à notre peuple, aux familles de toutes les victimes et aux autres nations affectées », a-t-il ajouté.

L’état-major iranien, qui aussi parlé d’une « erreur humaine », a fait savoir que le « responsable » de cette méprise allait être traduit « immédiatement » en justice.

« Nous attendons de l’Iran que les coupables soient traduits en justice » et « le paiement de compensations », a réagi Volodymyr Zelensky, le président ukrainien.

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