Barkhane : Deux Mirage 2000D ont appuyé la force aérienne burkinabè lors de l’attaque d’Arbinda

Le 24 décembre dernier, l’État islamique au Grand Sahara [EIGS] a lancé une attaque de grande ampleur contre la localité d’Arbinda, située dans la province du Soum, au nord du Burkina Faso. Entre 200 et 300 combattants [dont de « nombreux » Peuls] auraient été impliqués dans les combats, qui, selon Ouagadoudou, ont été d’une « rare intensité ».

L’intervention de l’armée burkinabè, avec notamment des moyens aériens, aura permis de mettre en échec cette attaque. Seulement, les jihadistes ont eu le temps de massacrer 35 civils, dont 31 femmes. Quant aux forces gouvernementales, elles ont déploré la perte de 4 soldats et de 3 gendarmes.

Dans son communiqué, l’état-major burkinabè a affirmé que 80 terroristes avaient été tués lors des combats. Et de préciser qu’une centaine de motos, des armes et des munitions avaient pu être récupérées. Le niveau des pertes infligées à l’EIGS a parfois été jugé exagéré par certains observateurs, même si, selon Matteo Puxton, un spécialiste de la mouvance liée à l’EI, une photographie montrant 30 à 40 cadavres de jihadistes a circulé sur les réseaux sociaux.

Ce 9 janvier, l’État-major des armées [EMA] en a dit davantage sur l’attaque d’Arbinda. En effet, il s’avère qu’une patrouille de deux Mirage 2000D ayant décollé sur alerte de la base de Niamey, est intervenue, ce jour-là, au Burkina Faso.

Ces Mirage 2000D ont ainsi pris part, « pour la première fois », à « une opération conjointe avec les forces aériennes burkinabè », précise-t-il.

En outre, cette intervention d’aéronefs français au Burkina Faso n’était pas pour autant inédite [seule la coopération avec l’aviation burkinabé l’a été, ndlr]. Le 9 décembre, une autre patrouille de Mirage 2000D y avait en effet mené une frappe d’opportunité contre un rassemblement de jihadistes appartenant, a priori, au groupe Ansarul Islam. Une quinzaine de terroristes avaient été neutralisés.

Quoi qu’il en soit, arrivés à la verticale d’Arbinda après avoir été mis en contact avec un A-29 Super Tucano de la force aérienne burkinabé, les Mirage 2000D ont d’abord renseigné l’état-major de Barkhane sur la situation.

Puis un premier appareil a « appuyé le camp [militaire d’Arbinda] et les troupes au sol » tandis que le second « a recherché toute activité suspecte autour de la zone », a reconté un des deux Navigateurs officiers système d’armes [NOSA] ayant participé à cette mission.

C’est ainsi que les Mirage 2000D ont détecté un groupe d’assaillants comptant un dizaine de motos. Les avions français n’ont pas « traité » cette cible… mais ils ont guidé l’A-29 Super Tucano burkinabè vers cette dernière afin qu’il puisse la neutraliser.

« Ce que le Tucano ne pouvait pas voir, nous pouvions le faire pour lui, tout en appuyant les troupes au sol », a résumé le leader de la patrouille de Mirage 2000D.

« Cette opération constitue une première en matière de coopération entre les Mirage 2000D français et l’armée de l’air burkinabè. Une opération conjointe réussie grâce notamment à une coordination étroite entre équipages français et burkinabè », n’a pas manqué de souligner l’EMA, alors qu’il avait été avancé, il y a quelques semaines, que Ouagadougou s’impatientait auprès des autorités françaises devant les violations répétées de son espace aérien…

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