La Marine nationale a reçu trois nouveaux chalands multi-missions de plus

En mars 2018, la Direction générale de l’armement [DGA] confirmait la commande de six nouveaux chalands multi-missions [CMM] à propulsion hybride auprès des sociétés iXblue H2X, Cegelec Défense et Naval Sud-Est, après l’évaluation opérationnelle positive de « La Cigale », un prototype livré quelques semaines auparavant. Mieux encore : en juin de la même année, il fut annoncé que deux exemplaires de plus allaient être commandés.

Depuis, le CMM Cigale a été affecté à l’École de plongée de Saint-Mandrier tandis que le second de la série, appelé « Criquet », a rejoint le service des moyens portuaires de Toulon en juillet 2019. Et, ce 7 janvier, le ministère des Armées a fait savoir que trois autres exemplaires – la « Fourmi », le Scarabée et « l’Araignée » – ont été livrés à la DGA, qui les a ensuite remis, le 10 décembre dernier, à la Marine nationale.

Ainsi, les Fourmi et Scarabée ont rejoint Brest tandis que l’Araignée a pris la direction de Cherbourg.

« Les CMM permettent de moderniser et de rationaliser les moyens de la Marine nationale dévolus au service portuaire, en homogénéisant la flotte et en diminuant les coûts d’exploitation » et ils sont « un exemple emblématique d’équipement innovant et soucieux de l’environnement promu par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025 », fait valoir le ministère des Armées.

Effectivement, les CMM ont la particularité d’avoir une propulsion hybride qui permet un double profil d’emploi. En mode classique, les CMM peuvent naviguer à la vitesse de 10 noeuds grâce à des groupes électrogènes fonctionnant au gasoil. À basse vitesse, lors des phases dites « d’exploitation » [qui représentent 65 à 80% de leur temps d’utilisation], ils peuvent passer en mode « zéro émission » de C02 grâce à des batteries rechargeables à quai ou en mer. L’intérêt est que, dans de telles phases, cela permet à la fois de réduire les nuisances sonores et de supprimer les gaz d’échappement, ce qui conforte le confort des marins à bord.

Construits sur la base d’une coque en aluminium et dotés de structures en composite, les CMM sont utilisés pour un large éventail de missions, allant des travaux sous-marins au transport de matériels, en passant par la lutte anti-pollution.

D’une longueur de 24 mètres pour 53 tonnées de déplacement, ces bateaux peuvent embarquer jusqu’à 36 marins ou 12 tonnes de frets. Ils disposent d’un propulseur d’étrave azimutal et de commandes déportées qui améliorent grandement leur manouvrabilité et leur ergonomie. En outre, ils sont dotés d’une capacité de levage et de relevage, qui leur permet de manipuler des charges d’une tonne. Ce qui n’était pas possible avec les moyens portuaires qu’ils sont en train de remplacer.

Par ailleurs, les CMM Scarabée et Araignée ont été équipés spécialement d’un vire-filet/vire-casier afin de pouvoir réaliser des prélèvements et assurer ainsi la surveillance radiologique des zones autour de Brest et de Cherbourg. Conséquence : les vedettes de surveillance radiologique Coralline et Palangrin pourront être désarmées.

Les deux derniers CMM commandés, à savoir les Luciole et Tianée [nom tahitien de la cigale de mer] seront livrés durant le second trimestre de cette année. Ils seront affectés à la base navale de Fort-de-France et à la Cellule plongée humaine et intervention sous la mer [CEPHISMER] basée à Toulon.

Photo : Ministère des Armées

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