Un militaire et deux sous-traitants américains ont été tués lors de l’attaque jihadiste d’une base au Kenya

Le commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM] n’aura pas tardé à donner le bilan de l’attaque menée le 5 janvier par les shebabs somaliens contre Camp Simba, une base militaire située à Lamu, dans le sud-est du Kenya, près de la Somalie.

L’état-major kényan a confirmé « une tentative » des shebabs, affiliés à al-Qaïda, de pénétrer à l’intérieur de la base en question, laquelle accueille une centaine de militaires américains ainsi que plusieurs avions dédiés à la collecte de renseignements, mis en oeuvre par des sociétés militaires privées [SMP]. Toujours selon la même source, si l’attaque a pu être repousée, un incendie a toutefois touché la piste d’aviation.

Auparavant, les shebabs avaient affirmé avoir « réussi à prendre d’assaut la base militaire fortement fortifiée » et infligé des pertes aux militaires américains et kényans.

Ce qu’a reconnu l’US AFRICOM, en indiquant, via un communiqué publié dans la soirée, qu’un militaire et deux sous-traitants américains avaient été tués lors de cette attaques. En outre, deux autres « membres » du Pentagone ont été blessés.

« Après une première incursion dans le périmètre [de la base, ndlr], l’armée kényane et les forces de l’Africom ont repoussé l’attaque des shebabs. Des informations indiquent que six avions civils mis en oeuvre par des sous-traitants ont été endommagés », poursuit-il, évoquant des « tirs indirects et à l’arme légère ».

« Aux côtés de nos partenaires africains et internationaux, nous pourchasserons les responsables de cette attaque et les shebabs qui cherchent à s’attaquer aux Américains et à nuire aux intérêts américains », a ensuite fait valoir le général Stephen Townsend, le chef de l’US AFRICOM. « Nous restons engagés à empêcher les shebabs de conserver un refuge sûr d’où ils peuvent planifier des attaques meurtrières contre le territoire américain, ainsi que contre nos partenaires d’Afrique de l’Est et internationaux », a-t-il ajouté.

Quant aux six avions « endommagés » cités dans le communiqué, au moins deux ont en réalité été détruits, à en juger par les photographies diffusées via les réseaux sociaux. Sur l’une d’elles, on peut voir un Dash-8 en flammes.

Cet appareil est effectivement exploité par un opérateur privé pour le compte d’une unité du commandement américain des opérations spéciales, à savoir le SOCOM Tactical Airborne Multi-Sensor Platforms [STAMP]. Selon The War Zone, il est utilisé pour des missions de surveillance et d’appui au profit des forces spéciales. Ses capteurs lui permettraient notamment de détecter les signaux émis par les téléphones portables. Avant l’attaque contre la base kényane, au moins deux exemplaires étaient en service.

Quant au second appareil incendié, et contrairement à ce qui a pu être avancé par certains sur les réseaux sociaux, il ne s’agit pas d’un C-146A Wolfhound [version militaire du Dornier Do-328] pour la bonne raison que ce type d’avion est mis en oeuvre par l’US Air Force au profit des opérations spéciales. Et comme l’US Africom a parlé d’aéronefs « civils », l’idée qu’un exemplaire ait pu être détruit est donc à écarter. Aussi, l’hypothèse la plus probable est qu’il s’agit d’un Beechcraft B300 King Air 350.

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