Irak : Une attaque contre une base abritant des soldats américains a fait un tué et plusieurs blessés

Ces deux derniers mois, en Irak, plusieurs bases abritant des militaires américains ont été visées par des tirs de roquettes et d’obus de mortier. Si ces attaques n’ont jamais été revendiquées, il ne fait que peu de doutes pour les États-Unis qu’elles sont le fait de milices chiites irakiennes inféodées à Téhéran et appartenant à l’alliance des Hachd al-Chaabi. Face à la multiplication de ce type d’actions [dix depuis le 28 la fin octobre, ndlr], Washington a récemment promis d’apporter une « réponse ferme » afin d’y mettre un terme.

Seulement, le 27 décembre au soir, au moins trente roquettes se sont abattues sur la base K1, située dans les environs de Kirkouk. Et, selon l’état-major de la coalition antijihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve, ndlr], cette nouvelle attaque, qui a surpris de par son ampleur, a tué un « sous-traitant américain » et blessé « plusieurs militaires américains » ainsi que « des membres du personnel irakien ».

Ces tirs de roquettes ont eu lieu alors que la base K1 devait accueillir une réunion de hauts responsables de la police irakienne et de la coalition internationale en vue d’une opération visant à ratisser une zone montagneuse où se seraient repliées des cellules de l’État islamique [EI ou Daeh]. Finalement, cette dernière a été reportée à une date ultérieure en raison de mauvaises conditions météorologiques.

« Les forces de sécurité irakienne dirigent l’enquête et répondront » à cette attaque, a précisé la coalition, dans un communiqué laconique.

Ces attaques contre les intérêts américains [l’ambassade des États-Unis a même été visée à Bagdad] ont lieu alors que l’Irak traverse une crise sociale et politique depuis plusieurs semaines. Des manifestations contre la corruption, le chômage, la déliquescence des services publics et l’ingérence iranienne ont été réprimées dans le sang [au moins 460 tués et 25.000 blessés ]

« Les manifestants n’ont pas face à eux, comme au bon vieux temps de Saddam, des troupes d’élite qui massacrent systématiquement et méthodiquement », ironisait récemment Loulouwa al-Rachid, spécialiste de l’Irak, dans les colonnes de Libération. « Nous avons affaire à un Etat plus ou moins voyou qui se réfugie derrière des groupes paramilitaires ou miliciens, mais qui font partie intégrante de l’édifice étatique », avait-elle expliqué.

Par ailleurs, très critique au sujet de l’emprise iranienne dans son pays, Moqtada al-Sadr a vu le mur d’enceinte de sa maison être détruit par un obus tiré par un drone, le 7 décembre, à Nadjaf.

Quoi qu’il en soit, l’Iran pousse actuellement la candidature d’Assaad al-Aïdani pour le poste de Premier ministre. Ce que refuse le président irakien, Barham Saleh [d’origine kurde], qui a mis sa démission dans la balance en se disant être le garant de « l’intégrité » et de « l’indépendance » de l’Irak.

Photo : Iraq & Middle East Updates

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