Le Japon va déployer un destroyer et deux avions de patrouille maritime au Moyen-Orient

Pour le Japon, le détroit d’Ormuz est stratégique dans la mesure où il importe près de 90% de son pétrole brut du Moyen-Orient. Aussi, et après les incidents de ces derniers mois [sabotages et arraisonnement, par l’Iran, de pétroliers], il ne pouvait pas rester sans réaction, d’autant plus que l’un de ses tankers, le Kokuka Courageous, avait été victime d’une mine ventouse, en juin dernier.

On pensait alors que le Japon allait se joindre à l’opération Sentinel [ou International Maritime Security Construct], lancée l’été dernier sous commandement américain et réunissant, notamment, le Royaume-Uni, l’Australie, l’Arabie Saoudite, Bahreïn ou encore les Émirats arabes unis. Il n’en sera finalement rien.

En effet, ce 27 décembre, le gouvernement japonais a décidé qu’il lancerait une opération indépendante de l’initiative américaine en mobilisant un destroyer [dont le type n’a pas été précisé] et deux avions de patrouille maritime P-3C Orion, ces derniers étant déjà sur place puisqu’ils sont habituellement basés à Djibouti, dans le cadre d’une mission de lutte contre la piraterie dans le golfe d’Aden, au large de la Somalie.

« Il s’agit d’une mission visant à garantir la paix et la stabilité au Moyen-Orient ainsi qu’à assurer la sécurité des bateaux assurant un transport pour le compte du Japon », a fait valoir Yoshihide Suga, le porte-parole de l’exécutif japonais.

Même si les prérogatives des Forces d’autodéfense ont été étendues pour les missions à l’étranger depuis la récente révision de la Constitution de 1946, cette opération qui se déroulera aux abords des détroits d’Ormuz et de Bab el-Mandeb se veut une « mission d’enquête et de recherche ». Et le destroyer japonais, qui sera sur place à partir de février prochain, ne sera pas autorisé à intervenir pour défendre d’autres navires.

Toutefois, selon le quotidien Japan Times, « en cas d’urgence, Tokyo pourrait invoquer les lois sur la paix et la sécurité de 2015, ce qui permettrait au destroyer et aux avions d’utiliser des armes pour défendre les navires liés au Japon. »

Par ailleurs, si l’opération japonaise se veut « indépendante », elle pourra « coopérer » avec celle conduite par les États-Unis en lui fournissant des renseignements.

Pour rappel, cette initiative japonaise viendra également s’ajouter à l’opération EMASOH [pour European-Led mission Awareness Strait of Hormuz], voulue par la France et devant mobiliser, pour le moment, des navires néerlandais, français et danois. Son poste de commandement sera établi aux Émirats arabes unis.

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