L’Espagne renonce à commander 345 blindés VCR 8×8 Dragon à Santa Barbara Sistemas

Il y a un an, le gouvernement espagnol annonçait son intention de commander jusqu’à 998 nouveaux véhicules blindés VCR [Vehículo de Combate de Ruedas] 8×8 Dragon auprès de Santa Bárbara Sistemas [filiale de l’américain General Dynamics depuis 2001, ndlr] afin de remplacer les BMR M1 [Blindés moyens sur roues] utilisés depuis plus de 40 ans par l’Ejército de tierra.

Dans un premier temps, il était question d’acquérir 345 exemplaires pour un peu plus de 2 milliards d’euros. Ce qui fut confirmé en juillet dernier.

Ce choix n’était pas une surprise dans la mesure où le ministère espagnol de la Défense avait déjà investi 92 millions d’euros pour la mise au point de ce blindé et que l’Ejército de tierra en avait déjà commandé plusieurs prototypes à des fins d’expérimentation et d’évaluation. En outre, un tel contrat ne pouvait que profiter à l’industrie espagnole de l’armement. C’est d’ailleurs cet argument que Madrid que mit en avant.

« C’est une dépense sociale parce que les dépenses militaires contribuent à la sécurité et la défense mais […] aussi à créer des emplois », avait en effet affirmé Margarita Robles, la ministre espagnoe de la Défense. Et d’insister : « Nous allons obtenir plus de 7.000 postes de travail pendant neuf ans dans des zones comme la Galice, les Asturies où ces créations d’emplois sont absolument indispensables. »

Outre Santa Bárbara Sistemas, l’électronicien Indra et Sapa Placencia S.L. sont impliqués dans ce programme en tant que sous-traitants.

Seulement, et alors que le remplacement des BMR M1 est urgent, étant donné la protection insuffisante qu’ils offrent aux soldats espagnols face aux engins explosifs improvisés, Madrid a finalement décidé de renoncer à cette commande et de lancer un appel d’offres. L’information a été révélée par le quotidien El Pais, ce 24 décembre.

A priori, la Direction générale de l’armement et du matériel du ministère espagnol de la Défense aurait jugé l’offre de l’industriel « non recevable » pour des « raisons techniques, opérationnelles et économiques. »

Selon El Pais, elle ne serait pas conforme aux exigences du cahier des charges. En outre, « il n’est non plus garanti financièrement que, en cas d’événement imprévu, il n’y aurait pas d’incidence sur le coût du programme », poursuit le quotidien, selon qui Madrid envisagerait de lancer un appel d’offres.

En outre, l’industriel n’a pas livré, en temps et en heure, les prototypes proche des blindés de série voulus par l’Ejército de tierra. « Les problèmes et retards dans la fabrication de ceux-ci ont amené la société à fixer une nouvelle date pour ladite livraison : octobre 2019. Mais elle ne l’a pas non plus respectée », avance Libertad Digital. Le ministère de la Défense aurait même l’intention d’imposer une amende pouvant aller jusqu’à 10.000 euros pour chaque jour de retard.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]