Un investisseur français veut racheter l’allemand Heckler & Koch, qui fournit le successeur du FAMAS

Quand la Direction générale de l’armement [DGA] annonça avoir choisi le fusil allemand HK-416FR pour remplacer les FAMAS des forces françaises, certains responsables politiques ne manquèrent pas de déplorer cette décision, semblant découvrir que la Manufacture d’armes de Saint-Étienne avait disparu depuis belle lurette. Et tant pis si ces armes allaient être fabriquées avec de l’acier français.

Mais sans doute que ceux qui critiquèrent la décision de la DGA en faveur du HK-416 se réjouiront de savoir que le fabricant de ce fusil d’assaut, Heckler & Koch, pourrait être racheté par un investisseur français, à savoir Nicolas Walewski.

Fondateur du fonds d’investissement Alken Asset Management, établi à Londres, M. Waleswski entend mettre la main sur l’armurier allemand dans le cadre d’un investissement privé, via son holding financier « La Compagnie de développement de l’eau » [CDE], qui détient déjà 5,1% du capital de Heckler & Koch Gmbh.

En effet, le 18 décembre, la CDE a confirmé l’intention de M. Walesweki de prendre le contrôle de l’industriel allemand et de s’engager sur un « horizon d’investissement à long terme ». En effet, si Heckler & Koch a un carnet de commandes bien rempli, il souffre d’une endettement trop lourd, après avoir essuyé deux années de pertes.

Seulement, pour mener à bien cette opération, Nicolas Waleswski doit obtenir le feu vert du gouvernement allemand et, surtout, arriver à obtenir plus de 50% du capital.

Or, le financier Andreas Heeschen, qui a déjà investi 60 millions d’euros de sa fortune personnelle pour réduire la dette du fabricant du HK-416 n’entend pas se laisser faire aussi facilement, même s’il aurait déjà fait par de son intention de vendre ses participation au capital de l’industriel.

D’après la presse allemande, une assemblée générale extraordinaire des actionnaires a été convoquée le 19 décembre. C’était un « évènement curieux », organisé dans une « petite salle de la ‘Badhaus’ à Rottweil, dans le Bade-Wurtemberg, où se produisent souvent des spectacles de cabaret. […] Le sort de l’un des principaux fournisseurs d’armes de l’Otan a été discuté. Il s’agissait de savoir qui détiendrait et contrôlerait le fabricant d’armes à l’avenir », a décrit le quotidien Die Welt.

Et ni M. Walewski, ni M. Heeschen n’étaient présents. Mais leurs représentants respectifs ont ouvert les hostilités, l’avocat de la CDE, Sebastian Ens, ayant cherché à évaluer la « fiabilité » de l’actuel actionnaire majoritaire. « De toute évidence, la relation d’affaires autrefois amicale s’est transformée en confrontation », a résumé Die Welt. En attendant, l’avenir de Heckler & Koch ne s’est toujours pas éclairci, l’assemblée générale extraordinaire n’ayant rien donné.

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