Barkhane : Le détachement danois d’hélicoptères de transport lourd a atteint sa capacité opérationnelle initiale

Étant toujours dépourvues d’hélicoptères de transport lourd [HTL] malgré un besoin régulièrement exprimé, les forces françaises sont bien obligées de se tourver vers leurs partenaires européens pour disposer d’une telle capacité, notamment pour leurs opérations au Sahel.

Depuis l’été 2018, la Royal Air Force [RAF] met trois hélicoptères CH-47D Chinook à la disposition de la force Barkhane, depuis la base de Gao [Mali]. Leur activité souligne l’importance de leur apport.

En un peu plus d’un an et demi, les appareils britanniques ont effecturé 1.600 heures de vol et transporté 800 tonnes de fret ainsi que 11.000 soldats. D’ailleurs, la force Barkhane souhaiterait que leur mission soit à nouveau prolongée après l’été 2020.

Cela étant, en février, le Danemark avait indiqué qu’il était prêt à envoyer deux hélicoptères de transport lourd AW-101 Merlin au Mali, au titre de l’opération Barkhane. Cette décision fut confirmée en octobre par le Parlement danois [Folketing].

« Les Danois, qui font partie de l’Initiative européenne d’Intervention [IEI], comptent parmi nos partenaires les plus proches et les plus engagés en faveur de la sécurité des Européens », avait alors souligné Florence Parly, la ministre française des armées.

Les aviateurs danois n’ont pas perdu de temps. En effet, l’État-major des armées [EMA] a annoncé leur détachement envoyé à Gao venait d’atteindre sa capacité opérationnelle initiale [IOC] le 17 décembre. « Le premier Merlin est désormais en mesure de réaliser des missions au profit de l’opération Barkhane », a-t-il en effet assuré. Et de préciser que le second AW-101 Merlin était arrivé au Mali le lendemain.

« Pour que cette capacité initiale puisse être atteinte, les équipages danois ont réalisé avec succès plusieurs vols techniques ainsi que des vols d’acclimatation. Une zone dédiée à la mission du détachement danois a été préparée pour accueillir les appareils avec la construction d’un premier hangar et d’un Tactical operation Centre [TOC] », explique l’EMA.

« C’est la première fois que le Danemark envoie des soldats danois à l’opération Barkhane, et je sais qu’il a fallu beaucoup de préparation aux Forces armées. C’est pourquoi je suis très heureuse que les forces armées soient maintenant prêtes à contribuer également aux efforts de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel en coopération avec les alliés européens », a commenté Trine Bramsen, la ministre danoise de la Défense.

Doté de trois turbines Rolls-Royce Turbomeca RTM322, l’AW-101 Merlin peut transporter jusqu’à 30 fantassins ou 5 tonnes de fret, à une vitesse de croisière de 278 km/h.

« L’hélicoptère EH101 a une grande capacité de transport et fera une différence dans l’opération Barkhane », a fait valoir le le colonel-lieutenant danois Martin Birkedahl Nielsen, chef de la Section des opérations aériennes. D’autant plus que, a-t-il ajouté, « l’opération [Barkhane] couvre une très grande zone géographique dans une région en proie à un manque d’infrastructures et à des conditions climatiques qui limitent souvent la capacité de se déplacer avec des véhicules. »

Selon l’état-major danois, le personnel appelé à mettre en oeuvre ces hélicoptères Merlin au Mali ont suivi une formation visant à les préparer à opérer dans une zone désertique où les nuages ​​de poussière et de sable autour des appareils « rendent difficile l’orientation [des équipages] et entraînent des travaux d’entretien approfondis. »

« Les pilotes qui seront déployés au Mali ont reçu une formation sur les atterrissages dans les zones avec beacoup de sable aux États-Unis », a précisé l’état-major danois.

Après l’Estonie et le Royaume-Uni, le Danemark est le troisième pays européen membre de l’Initiative européenne d’intervention [IEI] ayant accepté des moyens militaires au profit de la force Barkhane. Et cela alors que les Danois et les Britanniques ne sont pas les partisans les plus affirmés d’une défense européenne…