Un navire espion russe accusé d’avoir un comportement dangereux au large des côtes américaines

Depuis maintenant plusieurs années, le navire russe Viktor Leonov, spécialisé dans le recueil du renseignement électronique, a l’habitude de naviguer au large de la côte Est des États-Unis, et notamment à hauteur de Cap Canaveral [Floride] et des bases navales de Norfolk [Virginie] et de Kings Bay [Géorgie].

Généralement, et tant que ce navire espion reste dans les eaux internationales, l’US Navy se contente de le surveiller. D’autant plus qu’il est déjà arrivé de le voir à environ 32 km de la base de Kings Bays, laquelle abrite l’US Fleet Forces Command et au moins 5 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE].

Mais, cette année, les autorités américaines ont dénoncé le comportement du « Viktor Leonov » au large de la Floride et de la Caroline du Sud. Le navire russe, selon deux responsables cités par CNN, aurait un « comportement dangereux » dans la mesure où il n’utiliserait pas ses feux de navigation par visibilité réduite et qu’il ne répondrait pas aux signaux envoyés par les navires commerciaux pour éviter une éventuelle collision. En outre, il effectuerait d’autres manoeuvres jugées « erratiques ».

L’US Coast Guard a d’ailleurs publié un bulletin d’information sur la sécurité maritime pour alerter les autres navires de la présence du Viktor Leonov dans la région et les prévenir de son comportement. Toujours selon CNN, le bâtiment russe est suveillé par le destroyer USS Mahan.

« Nous connaissons les activités navales de la Russie, y compris le déploiement de navires de collecte de renseignements dans la région », a confirmé un porte-parole du US Northern Command au Washington Times. « Même si nous ne discuterons pas des mesures spécifiques qui seront prises, le NORAD et l’USNORTHCOM mènent régulièrement des opérations aériennes et maritimes pour assurer la défense des États-Unis et du Canada », a-t-il ajouté.

À noter que, de son côté, l’US Navy a envoyé le destroyer USS Ross en mer Noire, où il doit participer à des interactions avec les forces navales de l’Otan.

Par ailleurs, un autre bateau russe préoccupe également les autorités américaines. Présenté comme un bâtiment de recherche océanographique et relevant de la Direction principale pour la recherche en eau profonde [GUGI], le Yantar est soupçonné de s’intéresser particulièrement aux câbles sous-marin de télécommunications avec les deux submersibles qu’il met en oeuvre.

Or, selon les données de suivi de position, obtenues grâce au AIS [Automated Identification System], il a quitté Olenya Guba [son port d’attache, ndlr], au début du mois d’octobre. Puis, il est resté « invisible » jusqu’à son arrivée soudaine à Trinité-et-Tobago, dans les Caraïbes, quatre semaines plus tard.

« Le trajet de sa base dans l’Arctique aux Caraïbes est d’environ 5.800 miles. Avec sa vitesse de croisière de 14,5 nœuds, cela aurait dû lui prendre environ deux semaines », souligne l’expert naval HI Sutton. Aussi, il n’est pas impossible que le Yantar se soit intéressé à des câbles sous-marins en cours de route…

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