La marine chinoise met en service le CNS Shandong, son deuxième porte-avions

Un peu plus de huit ans après le CNS Liaoning, la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] a officiellement mis en service le CNS Shandong, son deuxième porte-avions, jusqu’alors connu sous le nom de « Type 001A », lors d’une cérémonie ayant réuni 5.000 invités à Sanya, sur l’île de Hainan [Mer de chine méridionale].

« Le président Xi Jinping, qui est également secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois et président de la Commission militaire centrale a participé à la cérémonie », a précisé l’agence Xinhua.

Cette mise en service du CNS Shandong est « un gros cadeau » pour « marquer le 20e anniversaire de la rétrocession de Macao à la Chine », a déclaré M. Xi. « Pékin a choisi Sanya [pour la mise en service] parce que la direction militaire voulait souligner l’importance géostratégique de la deuxième base de porte-avions » de l’Armée populaire de libération, après celle de Qingdao, a-t-il expliqué.

Contrairement au CNS Liaoning, qui est en fait l’ex-Varyag, un navire qui avait été acquis auprès de l’Ukraine en 1998, pour, officiellement, en faire un casino flottant, le CNS Shadong est le premier porte-avions construit en Chine, en l’occurrence par le chantier naval China Shipbuilding Industry Corp [CSIC].

Ayant débuté discrètement, la construction de ce navire avait été révélée en août 2013, avec la diffusion de photographies montrant des éléments de sa future coque. Puis, après quelques indiscrétions dans la presse, le ministère chinois de la Défense confirma l’existence de ce chantier en décembre 2015.

Puis, ce second porte-avions fut officiellement lancé en avril 2017, soit 42 mois après la découpe de la première tôle, alors que sa construction était achevée à 70%. Le navire entama ses essais en mer un peu plus d’un an plus tard.

Selon la presse chinoise, le futur Shandong aurait dû être mis en service en avril 2019. Mais, a priori, des problèmes apparus lors des tests ont retardé son admission au sein de l’APL. Au cours de ces derniers mois, le porte-avions a effectué au moins 8 campagnes d’essais. La dernière en date a fait beaucoup de bruit puisqu’il a été envoyé dans le détroit de Formose alors que démarrait la campagne présidentielle taïwanaise. Ce qui a été perçu comme étant une provocation à Taipeh.

Le CNS Shandong est similaire au CNS Lioaning, conçu sur le modèle du porte-avions russe « Amiral Kouznetsov ». À la différence qu’il est plus long d’une dizaine de mètres et plus large de 4 mètres. Doté d’un tremplin [version dite STOBAR, pour Short Take Off But Arrested Recovery], il afficherait un déplacement de 70.000 tonnes à pleine charge. Sa propulsion est assurée par huit chaudières à vapeur alimentant quatre groupes de turbines développant une puissance de 200.000 cv [il s’agirait de copies des TB-12 soviétiques].

La protection « rapprochée » du CNS Shandong est assurée par 3 systèmes de défense Type 1130 CIWS, 3 lance-missiles HQ-10 et 6 lance-leurres type 726-4. Il serait en mesure d’emporter jusqu’à 40 aéronefs [avions J-15/Su-33 et hélicoptères Harbin Z-9 et Changhe Z-18]. D’après des sources militaires chinoises citées par le South China Morning Post, il serait question de le doter de drones Lijian. Ce qui semble peu probable étant donné la configuration STOBAR du navire. En revanche, cela paraît crédible pour le troisième porte-avions [Type 002] destiné à la marine chinoise, ce dernier devant être équipé de catapultes.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]