Les dépenses militaires américaines devraient atteindre 738 milliards de dollars en 2020

L’an passé, le National Defense Authorization Act [NDAA], c’est à dire la loi qui fixe le niveau des dépenses militaires américaines, avait été adoptée dès le mois d’août par le Congrès, dont les deux chambres étaient alors dominées par le Parti républicain. Ce qui avait facilité les débats. Or, la donne politique ayant depuis changé, avec désormais une majorité démocrate à la Chambre des représentants, les discussions sur le niveau du budget du Pentagone pour la prochaine année fiscale ont été plus âpres.

Cela étant, le 10 décembre, les élus démocrates et républicains ont annoncé qu’ils venaient de se mettre d’accord sur un texte, lequel devrait être adopté d’ici la trève des confiseurs. Il reviendra ensuite au président Trump de le promulguer [ou non, s’il exerce son droit de veto].

Le projet de NDAA 2020, qui compte pas moins de 3.488 pages, prévoit ainsi de porter les dépenses militaires des États-Unis à 738 milliards de dollars. Soit 22 milliards de plus par rapport à 2019, ce qui permettra, notamment, de revoir la hausse la solde des militaires américains, ces dernières devant augmenter de 3,1% [soit la plus forte progression depuis dix ans, ndlr].

Dans le détail, le budget de base du Pentagone devrait s’élever à 635 milliards de dollars. En outre, 23,1 milliards iront au département de l’Énergie au titre de la dissuasion nucléaire. Pour rappel, la National Nuclear Security Administration, qui relève de ce ministère, a la responsabilité de la conception, des essais et de la production de toutes les armes nucléaires américaines.

En outre, les opérations extérieures [Overseas contingency operations] seront financées à hauteur de 71,5 milliards de dollars [soit deux milliards de plus par rapport à 2019]. Enfin, un fonds d’urgence sera doté de 5,3 milliards pour financer la reconstruction de la base de Tyndall et celle de Camp Lejeune, ravagées par les ouragans Florence et Michael en Floride et en Caroline du Nord.

Initialement, la Maison Blanche avait demandé 9,2 milliards de dollars pour financer à la fois ces chantiers de reconstrution et le mur que M. Trump a promis d’ériger à la frontière mexicaine. Si ce dernier n’a pas été remis en cause, les élus démocrates et républicains n’ont pas trouvé d’accord sur son financement. Ce qui promet de prochaines batailles parlementaires.

Sans entrer dans les détails, le projet de NDAA prévoit la commande de 12 avions F-35 de plus que prévu. Et l’acquisition de 8 F-15EX, aux capacités accrues par rapport aux précédentes versions de cet appareil, a été confirmée.

Le NDAA n’est pas qu’un document budgétaire : il compte également des dispositions réglementaires et législatives. Ainsi, le texte sur lequel démocrates et républicains se sont mis d’accord établit des garde-fous contre des décisions qui pourraient être de manière intempestive par le locataire de la Maison Blanche. Par exemple, il interdit de réduire les effectifs militaires américains en Corée du Sud, à l’heure où M. Trump souhaite que Séoul mette la main au portefeuille pour financer davange cette présence.

Par ailleurs, la création de la « Space Force », qui sera la sixième branche des forces américaines, y est confirmée. Comme attendu, elle sera placée sous l’autorité du secrétaire à l’Air Force. Pour autant, aucun fonds supplémentaire ne lui sera affecté pour le moment.

En outre, il confirme aussi l’interdiction de livrer les F-35A déjà assemblés à la Turquie. Une ligne de crédit de 30 millions de dollars devrait être ouverte pour financer leur stockage [ainsi que celui de leurs équipements associés]. Enfin, des sanctions contre le projet de gazoduc Nord Stream 2, porté par la Russie et défendu par l’Allemagne, sont prévues.

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