Qui sont les 13 militaires morts pour la France au Mali?

Le 25 novembre, en début de soirée, deux appareils du 5e Régiment d’hélicoptères de combat [RHC] – un Tigre et un Cougar avec des commandos de montagne à bord – sont entrés en collision lors d’une opération de combat menée contre un groupe armé terroriste [GAT] à une vingtaine de kilomètres au sud d’In Delimane, dans le Liptako malien. Treize militaires français y ont laissé la vie. Voici leurs biographies.

 

Capitaine Nicolas MÉGARD

Né le 3 février 1984 à Villeneuve-Saint-Georges, Nicolas Mégard s’est engagé en tant que sous-officier d’active l’année de ses 21 ans. Il effectue deux opérations extérieures [au Kosovo] avec le 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste [RAP] de Tarbes, où il avait été affecté à l’issue de l’ENSOA. Ayant réussi le concours d’entrée de l’École militaire interarmes, devenu officier, il rejoint l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre pour devenir pilote d’hélicoptère. En 2014, il est affecté au 5e RHC, avec lequel il est « projeté » à quatre reprises au Mali, entre 2015 et 2017.

Officier, décrit comme étant « exemplaire », « aussi aussi exigeant avec lui-même qu’avec ses subordonnés » et doté de « qualités humaines et professionnelles », le capitaine Mégard s’était vu confier le commandement de la 2e escadrille du 5e RHC en juin 2018.

Marié et père de trois enfants, le capitaine Mégard était titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafe « Sahel », d’une citation à l’ordre du régiment avec attribution à titre exceptionnel de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze, d’une citation à l’ordre de la division avec attribution à titre exceptionnel de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile d’argent, de la médaille d’or de la défense nationale, de la médaille de reconnaissance de la nation, de la médaille commémorative française « ex-Yougoslavie » et de la croix du combattant.

 

Capitaine Benjamin GIREUD

Né le 22 avril 1987 à Digne-les-Bains, Benjamin Gireud s’engage au sein de l’armée de Terre en février 2009, en tant qu’officier-pilote sous contrat. Ayant rejoint l’école de l’ALAT après sa formation initiale aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, il devient pilote d’expérimentation et d’essai. Puis, il est affecté au 5e RHC, avec lequel il prendra part aux opérations Épervier [Tchad, 2013], Serval [Mali, 2014] et Barkhane [Sahel, quatre missions entre 2016 et 2018].

Décrit comme étant un « travailleur acharné » doté d’un « haut niveau de compétence professionnelle » et de « très belles qualités professionnelles et humaines », le capitaine Gireud, pilote de Cougar, était naturellement un « chef exemplaire, apprécié de ses subordonnés. »

Célibataire, le capitaine Gireud était titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafes « Tchad » et « Sahel » ainsi que de la médaille d’argent de la défense nationale.

 

Capitaine Clément FRISONROCHE

Né le 9 décembre 1991 à Saint-Mandé, Clément Frisonroche intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan en 2012 [promotion des lieutenants Thomazo]. À l’issue, il choisit de servir au sein de l’ALAT. Ayant obtenu d’excellents résultats lors de sa formation à l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre, il devient pilote d’hélicoptère Tigre, puis chef de patrouille HAD [appui et destruction]. Affecté au 5e RHC, cet officier « passionné, exemplaire et rigoureux » est « projeté » pour la première fois au Mali, au titre de l’opération Barkhane, en septembre 2019.

Marié et père d’un enfin, le capitaine Frisonroche était titulaire de la médaille de bronze de la défense nationale et de la médaille outre-mer avec agrafe ‘Sahel’.

 

 

Capitaine Romain CHOMEL de JARNIEU

Né le 27 juin 1985 à la Roche-sur-Yon, fils de l’amiral Benoît Chomel de Jarnieu [ex-inspecteur général des armées pour la Marine nationale], Romain s’engage dans un premier temps dans la réserve en 2012 pour servir au 2e Régiment de Hussards, avant de s’engager en qualité d’officier sous contrat au sein de l’armée de Terre pour une durée de dix ans.

Affecté au 4e Chasseurs en qualité de chef de peloton blindé après un passage à Saumur, il prend part à une première mission Sentinelle en 2015, avant d’enchaîner sur un déploiement au Tchad, au titre de l’opération Barkhane. Puis, en 2017, il retrouve le Sahel, cette fois au Mali, en tant que, comme la dernière fois, chef de peloton de reconnaissance et d’intervention sein du groupement tactique désert « Edelweiss ».

Son comportement face à l’ennemi lui vaut une citation sans croix avec étoile de bronze comportant l’attribution de la médaille d’or de la défense nationale. Ayant obtenu, en 2018, les brevets de chef de détachement haute-montagne « été » et « hiver » puis, un an plus tard, celui de chef d’équipe de groupement commando montagne, il est promu capitaine le 1er mai 2019.

Officier traitant au bureau opérations instruction en 2019, le capitaine Chomel de Jarnieu est une nouvelle fois désigné pour une mission au Mali en tant que chef d’équipe commando.

Célibataire, sans enfant, il avait également été décoré de la médaille de la défense nationale échelon argent, de la médaille de protection du territoire ainsi que de la médaille d’outre-mer avec agrafe « Sahel ».

 

Lieutenant Alex MORISSE

Né le 14 décembre 1988, Alex Morisse s’engage en septembre 2011 en qualité de d’officier pilote sous contrat au sein de l’ALAT. Ayant obtenu son brevet de pilote sur hélicoptère appui-destruction, il est affecté au 5e RHC en janvier 2016. « Jeune officier rigoureux et
consciencieux en toutes circonstances, il se montre exemplaire et suscite tout naturellement l’adhésion de ses subordonnés », dit de lui sa hiérachie. Envoyé une première fois au Mali en 2017, il effectue deux autres missions au Sahel entre 2018 et 2019.

Pacsé, le lieutenant Morisse était titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafe « Sahel », de la médaille d’argent de la défense nationale et de la médaille de protection militaire du territoire.

 

 

Lieutenant Pierre BOCKEL

Né le 9 février 1991, fils du sénateur et ancien ministre centriste Jean-Marie Bockel, Pierre s’engage en septembre 2011 au sein de l’ALAT en tant qu’officier pilote sous contrat. Devenu pilote d’hélicoptère Puma à l’issue de sa formation, il est affecté au 5e RHC. Ayant obtenu sa qualification sur hélicoptère Cougar rénové, ce pilote « performant et sportif d’excellent niveau », décrit comme étant un « officier de grande classe et exemplaire », effectuera pas moins de quatre missions au Sahel entre 2017 et 2019.

« Ses deux dernières projections lui ont permis d’atteindre un excellent niveau technique et de compléter ses connaissances dans le domaine tactique », explique l’armée de Terre.

Vivant en couple et devant bientôt devenir père, le lieutenant Pierre Bockel était titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafe « Sahel » et de la médaille d’argent de la défense nationale.

 

Adjudant-chef Julien CARETTE

Né le 21 avril 1984 à Roubaix, Julien Carette attend d’avoir ses 18 ans pour s’engager au 48e Régiment de transmissions d’Agen, avant d’intégrer l’École nationale des sous-officiers d’active [ENSOA] de Saint-Maixent en 2003. À l’issue et devenu mécanicien cellule et moteur, il est affecté au 5e RHC. En 2013, il obtient la qualification de mécanicien volant.

Il aura pris part à de nombreuses missions extérieures [Côte d’Ivoire, Tchad, Mali, Burkina-Faso, Afghanistan]. « Il se distingue au cours de ces projections par sa grande compétence et son entier dévouement », selon sa hiérarchie, qui le décrit comme un sous-officier « charismatique et passionné par son métier » et un « mécanicien de premier ordre »

Vivant en couple et père de deux enfants, l’adjudant-chef Carette était titulaire de la médaille d’outre-mer agrafes « République de Côte d’Ivoire » et « Tchad », de la médaille commémorative française agrafe « Afghanistan », de la médaille d’or de la défense nationale, du
titre de reconnaissance de la nation, de la croix du combattant. Il est également cité à l’ordre de la brigade avec attribution de la médaille d’or de la défense nationale à titre exceptionnel avec étoile de bronze.

 

Maréchal des logis chef Jérémy LEUSIE

Né le 24 mai 1986 à Laval, Jérémy Leusie s’engage au 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM] peu avant ses 21 ans, en tant qu’opérateur-navigateur. Fausant preuve d’excellentes qualités militaires et physiques, il se distingue par son sérieux et son professionnalisme lors de sa première opération extérieure, au Tchad, en 2008.

Promu brigadier en 2010, il obtient ses qualifications d’opérateur radio navigateur. Puis il prend part à l’opération Pamir [Afghanistan] en qualité d’équipier observateur. Il s’y distingue au point d’être cité à l’ordre de la brigade avec l’attribution de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze. Certificat technique élémentaire « opérateur radio navigateur » en poche, il est promu brigadier-chef.

En 2013, il participe à l’opération Serval, au Mali. Puis il rejoint le corps des sous-officiers en étant promu maréchal des logis le 1er janvier 2014. Décrit comme étant un « soldat de grande valeur, motivé et volontaire », il obtient une nouvelle citation à l’ordre du régiment avec l’attribution de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze, pour s’être à nouveau illustré au Mali. En février 2018, il rejoint le groupement commando montagne du 93e RAM.

Il est ensuite promu maréchal des logis-chef alors qu’il effectue une nouvelle mission au Sahel [du 22 janvier au 22 mai 2019]. Quatre mois plus tard, il sera de nouveau envoyé au Mali, en tant qu’équipier commando.

Pacsé, sans enfant, le maréchal des logis chef Leusie était titulaire de la médaille d’or de la défense nationale avec agrafe « Troupes de montagne. »

 

Sergent-chef Andreï JOUK

Âgé de 43 ans, Andreï Jouk s’était engagé dans la Légion étrangère le 30 janvier 2008, en signant un premier contrat de cinq ans. À l’issue de sa formation initiale à Castelnaudary, il choisit de rejoindre le 2e Régiment Étanger de Génie [REG] de Saint-Christol. Ce sapeur « toujours volontaire, rustique et endurant » fut promu caporal en février 2010. Très bien noté, il ne tarda pas à intégrer le corps des sous-officiers et à devenir sergent.

Toujours exemplaire en toute circonstance, le sous-officier fut admis à suivre la formation de commando, acquérant « compétences et aptitudes de spécialiste génie mais également les savoir-faire propres à l’infiltration en haute montagne. » Ayant rejoint le groupement de commando montage de la 27e Brigade d’infanterie de montagne [BIM], il fut engagé à de nombreuses reprises sur des théâtres extérieurs, comme en Afghanistan [2010-11], au Sahel [2018-2019].

Marié et père de quatre enfants, le sergent-chef Jouk était titulaire de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze, de la croix du combattant, de la médaille de la reconnaissance française, de la médaille d’outre-mer avec agrafe « Sahel », de la médaille de la défense nationale d’argent échelon « Argent », de la médaille commémorative française avec agrafe « Afghanistan », de la médaille de la protection militaire du territoire avec agrafe « Harpie ».

 

Maréchal des logis chef Alexandre PROTIN

Né le 30 septembre 1986, Alexante Protin a d’abord souscrit un contrat d’engagé volontaire de l’armée de Terre en novembre 2009 auprès du 4e Régiment de chasseur, avant d’être admis dans le corps des sous-officers grâce à sa rigueur et ses qualités militaires.

Nommé maréchal des logis après avoir intégré la voie semi-directe de l’École nationale des sous-officiers de Saint-Maixent, il devient équipier commando du GCM de son régiment. Il est alors engagé au Mali de mai à septembre 2016 puis de novembre 2018 janvier 2019. Animé d’un état d’esprit irrépochable, il venait d’entamer sa troisième mission au Sahel au sein du groupement tactique désert aérocombat en qualité de tireur Minimi.

Vivant en concubinage, sans enfant, le sergent-chef Protin était titulaire de la médaille de la défense nationale échelon
argent avec agrafe « arme blindée et cavalerie », de la médaille d’outre-mer avec agrafe en vermeil « Sahel », de la médaille de la protection du territoire Sentinelle, de la croix du combattant et de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze.

 

Maréchal des logis Antoine SERRE

Né le 19 septembre 1997 à Riom, Antoine Serre s’engage au sein de l’École militaire de haute montagne de Chamonix peu avant ses 18 ans. Nommé maréchal des logis, il choisit de servir au 4e Régiment de chasseurs, où, selon sa hiérarchie, il « s’impose par son dynamisme, son exemplarité et son engagement au quotidien ». Très motivé et grand amoureux de la montagne, il réussit les stages nécessaires pour intégrer le groupement commando montagne de son régiment.

En 2017, il effectue sa première mission au Mali, en qualité de chef de patrouille MILAN. Elle sera rapidement suivie d’une second, cette fois en tant qu’équipier commando. Et il sera « engagé pour la 3e fois au Mali, à compter du 26 septembre 2019, au sein du groupement tactique désert aérocombat, dans le cadre de l’opération Barkhane en qualité secouriste au combat de 2e niveau », précise l’armée de Terre.

Pacsé, sans enfant, le maréchal des logis Serre était titulaire de la médaille d’or de la défense nationale avec étoile de bronze, de la médaille de la défense nationale échelon bronze [agrafes arme blindée et cavalerie et missions d’opérations extérieures] et de la médaille d’outre-mer avec agrafe de vermeil [agrafe SAHEL]. Il avait également été cité à l’ordre du régiment.

 

Maréchal des logis Valentin DUVAL

Né le 8 février 1995 à Rouen, Valentin Duval entame sa carrière militaire en mai 2014, en tant qu’engagé volontaire de l’armée de Terre [EVAT] au 4e Régiment de chasseurs. Ayant fait preuve de rigeuur et d’un excellent état d’esprit, il est élevé à la distinction de 1ere classe en novembre de la même année, avant d’être promu brigadier en 2016.

Opérateur réseaux mobiles, il réussit brillamment tous ses stages en terminant major de sa promotion. Il intégre naturellement l’École nationale des sous-officiers d’active [ENSOA] de Saint-Maixent par la voie semi-directe. Nommé maréchal des logis, il retrouve le 4e RCh, où il intègre le groupement commando montagne.

Après avoir déjà effectué deux missions au Mali, en qualité de technicien graphiste « où ses compétences en transmissions font de lui un élément indispensable pour son unité », précise sa hiérarchie, il venait d’être engagé sein du groupement tactique désert aérocombat en tant que chef de cellule radio.

Célibataire, sans enfant, le maréchal des logis Duval était titulaire de la défense nationale échelon bronze avec agrafe arme blindée et cavalerie et de la médaille d’outre-mer avec agrafe en vermeil « Sahel ».

 

Caporal-chef Romain SALLES DE SAINT PAUL

Né le 26 août 1984 en Colombie, Romain Salles de Saint Paul s’engage en 2009 en tant que militaire du rang au 5e RHC, où il obtient la qualification de marqueur baliseur. Trois ans plus tard, ol devient opérateur membre opérationnel de soute, au sein de l’escadrille d’hélicoptères de manœuvre n°3, ce qui lui vaut de faire partie des premiers engagés volontaire à avoir le statut de personnel navigant.

Après plusieurs missions au Gabon, il effectue son premier déploiement au Mali en 2015. Il sera suivi de deux autres, en 2018 et en 2019. Au cours de ces projections, il se révèle être un « très bon technnicien ayant toujours à cœur de mener à bien ses missions », qui plus est « particulièrement disponible » et « agréable à commander ».

Marié et père de deux enfants, le caporal-chef Salles de Saint Paul était titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafe Sahel et de la médaille d’argent de la défense nationale.

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