Libye : Après l’Italie, les États-Unis disent avoir perdu un drone dans la région de Tripoli

Dans la soirée du 22 novembre, le commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM] a annoncé avoir perdu un drone envoyé en mission au-dessus de Tripoli, cible d’une offensive de l’Armée nationale libyenne [ANL] qui, commandée par le maréchal Khalifa Haftar, relève du gouvernement de Tobrouk issu des élections législatives de juin 2014.

Le communiqué ne précise pas le type du drone en question, hormis le fait qu’il n’était pas armé pour sa mission, qui consistait à « évaluer la situation en matière de sécurité et surveiller les activités » des groupes « extrémistes violents. » L’US AFRICOM a en outre assuré que l’appareil avait été envoyé au-dessus de Tripoli dans le cadre d’une coordination « avec les responsables gouvernementaux concernés ».

Or, la Libye compte deux gouvernements rivaux, celui de Tobrouk contestant la légimité de celui dit d’unité nationale [GNU], mis en place à Tripoli sous l’égide des Nations unies et officiellement reconnu par la communauté internationale.

Le 16 novembre, la diplomatie américaine avait appelé le maréchal Haftar à « cesser son offensive sur Tripoli » car « cela facilitera une coopération accrue entre les États-Unis et la Libye pour empêcher des ingérences étrangères indues, renforcer l’autorité de l’Etat légitime et répondre aux problèmes à l’origine du conflit. »

En outre, Washington avait également fait part de son « soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Libye face aux tentatives de la Russie d’exploiter le conflit malgré la volonté du peuple libyen. » Et cela, en référence aux informations faisant état de la présence de 200 mercenaires russes, vraisemblablement liés à la compagnie de sécurité privée Wagner, auprès des troupes du maréchal Haftar.

Quoi qu’il en soit, la perte de ce drone américain survient quelques heures après celle d’un MQ-9 Reaper italien, survenue le 20 novembre, à une soixante de kilomètres au sud-est de Tripoli. « L’appareil, qui effectuait une mission d’appui à l’opération Mare Sicuro, suivait un plan de vol préalablement communiqué aux autorités libyennes. Des enquêtes sont en cours pour déterminer les causes de l’événement », avait explique Rome.

Plus tard, l’ANL avait affirmé avoir abattu le drone italien. Ce qui, au vu des images de l’épave ayant circulé sur les réseaux sociaux, paraît discutable, les ailes de l’appareils étant intactes. Aussi, l’hypothèse d’un brouillage n’est pas à écarter.

Cela étant, les forces américaines mènent régulièrement des frappes aériennes contre les groupes jihadistes présents en Libye, notamment la branche libyenne de l’État islamique. Plusieurs ont ainsi été effectuées en septembre dernier. D’après l’US AFRICOM, elles auraient permis d’éliminer une quarantaine de jihadistes.

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