La Force conjointe du G5 Sahel dit avoir neutralisé 25 terroristes lors d’une opération « majeure » appuyée par Barkhane

Lors de sa tournée au Sahel, les 4 et 5 novembre derniers, la ministre des Armées, Florence Parly, avait annoncé le lancement de l’opération Pagnani 2 par la Force conjointe du G5 Sahel [FCG5S], en lien avec Bourgou 4, c’est à dire celle menée dans la région dite des « trois frontières » par la force Barkhane.

C’est une « une opération d’une ampleur sans précédent, qui n’aurait pas pu être planifiée il y a encore quelques mois. Ce sont là des progrès réels et tangibles qui témoignent de la valeur et du courage des armées du Sahel », avait expliqué Mme Parly.

Menée durant deux semaines dans le Gourma malien avec 1.400 soldats issus d’unités françaises maliennes, nigériennes et burkinabées, les opérations Bourgou 4 et Pagnani 2 avaient pour objectif de traquer les groupes armées terroristes [GAT] et de les priver de leurs zones de refuge et de leurs plots logistiques.

Via un communiqué diffusé le 17 novembre, la FCG5S a donné un premier bilan de ces actions ayant mobilisé « d’importants moyens terrestres et aériens. »

Ayant d’abord salué « l’engagement ferme et sans précédent de toutes les parties prenantes » en termes de coordination, l’état-major de la force conjointe africaine a ainsi fait état de 25 terroristes neutralisés ou capturés [donc mis hors de combat], de 64 motos détruites et de 2 véhicules récupérés. Cela a porté « un grand coup à la mobilité des GAT », a-t-il fait valoir.

En outre, poursuit-il, des armes, une importante quantité de munitions diverses et plus d’une centaine de téléphones ont été saisis. Enfin, un dépôt de carburant et un atelier de fabrication d’engins explosifs improvisés ont été détruits.

Lors de son audition par les sénateurs, le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA], avait expliqué la raison d’être de la Force conjointe du G5 Sahel, qui compte 5.000 soldats qui, fournis par le Tchad, la Mauritanie, le Niger, le Mali et le Burkina Faso, sont répartis selon trois fuseaux [Ouest, Centre, Est].

La Force conjointe « n’a pas été conçue comme une sortie de crise, comme un moyen de retirer les éléments français et européens présents dans cette zone, mais pour créer une forme de synergie entre pays concernés et traiter du problème spécifique des mouvements transfrontaliers des groupes terroristes, qui basculent d’un pays à l’autre de manière à échapper aux poursuites », avait ainsi affirmé le général Lecointre.  »

« Les implantations des forces armées maliennes et de la force conjointe dans le fuseau centre, c’est-à-dire la zone où se rejoignent les frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger, font l’objet d’attaques de plus en plus violentes et fréquentes, ce qui tend à prouver que les terroristes veulent éviter que nous nous y installions », avait poursuivi le CEMA.

Aussi, avait-il ajouté, « il faut continuer de conforter cette force, mais elle ne résoudra pas seule le problème » car « les mouvements djihadistes, dont le berceau est au nord du Mali, déplacent aujourd’hui leurs attaques vers le centre, de manière à détourner notre attention du nord et à s’y livrer à tous les trafics qu’ils souhaitent. Ils profitent des tensions ethniques importantes du fuseau centre, où les États sont absents depuis des années. La crise évolue dans sa géographie et dans ses formes. Elle devient toujours plus complexe et requiert une approche toujours plus globale. Nous ne devons donc pas relâcher l’effort. »

L’opération Pagnani 2, la seconde du genre en un mois [la première, appelée Amane 2, avait été menée par la Force conjointe dans le nord du Niger et du Tchad en octobre, ndlr], a été menée après les attaques meurtrières contre les camps militaires de Boulikessi, de Mondoro et d’In Delimane.

Justement, à Mondoro, la presse locale rapporte que les Forces armées maliennes [FAMa] y ont mené une opération de ratissage, les 15 et 16 novembre. Selon l’état-major malien, 9 terroristes ont été neutralisés le premier jour. Et 10 autres l’ont également été le lendemain, dans le secteur de Ouenkoro.

Cette opération avait été lancée suite à « l’attaque du village Bidi par des individus armés habillés en Dozo », explique l’état-major malien. « Après l’attaque de Bidi, les assaillants se dirigeaient vers le village de Sankoro quand ils ont été interceptés par les FAMa. Après échanges de tir les FAMa ont poursuivi les assaillants jusqu’à leur base au Burkina Faso qui a été démantelée », poursuit-il. Bilan : « 20 individus arrêtés, 10 morts, 43 motos brulées, 1 PM, 2 Carabines chinoises, 10 fusils de chasse, 190 cartouches 7,62 S/long, 70 cartouches de chasse saisies, 10 motos récupérées, 10 téléphones saisis. »

Par ailleurs, le Burkina Faso, fragilisé par un nombre croissant d’attaques jihadistes, a également indiqué avoir neutralisé « 32 terroristes » au cours de deux jours d’opérations dans le nord du pays. Tout a commencé le 15 novembre, quand une patrouille burkinabè est tombé dans une embuscade près de Yorsala, dans la province de Loroum.

« La vigoureuse réaction de l’unité, suivie d’un vaste ratissage de la forêt de Yorsala, a occasionné d’intenses combats qui ont duré plusieurs heures », a affirmé l’état-major des forces armées nationales burkinabè, via un communqué diffusé le 17 novembre. « Au cours de ces affrontements, 24 terroristes ont été neutralisés et divers matériels ont été récupérés » et « un soldat a malheureusement perdu la vie », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Cette opération a également permis de libérer plusieurs femmes qui étaient retenues par les terroristes et utilisées comme esclaves sexuelle. »

Puis, grâce au renseignement récupéré, assure la même source, une « action offensive » a été conduite dans les » environs de Bourzanga dans la province du Bam », ce qui a « permis de neutraliser huit terroristes et de récupérer un important lot d’armement, de munitions et de matériels divers. » Un second soldat burkinabè y a laissé la vie.

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