L’Allemagne refuse la livraison de deux avions de transport A400M Atlas pour un problème de sécurité

Fin octobre, le magazine Stern a publié un reportage au sujet de la base aérienne de Wunstorf qui, implantée près de Hanovre, abrite les 31 avions de transport A400 « Atlas » livrés à la Luftwaffe [force aérienne] par Airbus [sur 53 commandés, ndlr]. À cette occasion, il a souligné la faible disponibilité de ces appareils ainsi que leurs problèmes de maintenance. Au point que les aviateurs allemands le surnomment « Pannenflieger ».

« Au cours des opérations de vol initiales, les militaires se sont plaints de la disponibilité opérationnelle extrêmement faible et des nombreux défauts de qualité de l’avion », a rappelé l’hebdomadaire.

Plus généralement, l’histoire entre l’A400M et la Luftwaffe a toujours été compliquée… D’ailleurs, elle avait mal commencé. En 2016, deux des trois premiers exemplaires livrées avaient été cloués au sol pour des problèmes de moteur. Un an plus tard, l’Atlas emprunté par Ursula von der Leyen, alors ministre de la Défense, pour se rendre en Lituanie avait eu le mauvais goût de tomber en panne au moment de redécoller vers l’Allemagne.

Auparavant, et en raison de l’enchaînement des problèmes, des surcoûts et des retards de livraison, Berlin fit part de son intention de réclamer des pénalités financières à Airbus. Et une sortie du programme fut même évoquée…

Et la situation n’est visiblement pas prête de s’améliorer. En effet, e 13 novembre, la Bundeswehr a refusé la livraison de deux nouveaux A400M pour des raisons de sécurité, notamment au niveau des hélices.

« La Bundeswehr a décidé de ne pas accepter les deux A400M qui devaient être livrés. La sécurité de nos militaires dans l’usage quotidien de l’A400M est la priorité absolue », a-t-elle fait valoir.

« Des tests ont révélé sur certains des 31 appareils déjà livrés à la Luftwaffe que 24 écrous sur chaque hélice n’avaient pas tous le couple de serrage prévu », a expliqué la Bundeswehr. « Si ces problèmes ne sont pas identifiés et corrigés, ils peuvent causer des dommages structurels à l’hélice et à l’arbre d’hélice », a-t-elle ajouté, avant de préciser que des inspections supplémentaires étaient nécessaires pour vérifier d’autres parties des avions concernés.

Visiblement, pour la Bundeswehr, c’est la guerre des… boulons. Récemment, elle a dû immobiliser ses hélicoptères Tigre et NH-90 parce que des boulons de leur rotor de queue étaient potentiellement défectueux. Les autres pays dotés de ces types d’appareils n’ont pas fait état de tels problèmes.

Cela étant, ces derniers mois, Airbus a beaucoup progressé dans la mise au point des capacités tactiques de l’A400M. Ce dernier est désormais en mesure de larguer des parachutistes via ses deux portes latérales et une solution a apparemment été trouvée pour le ravitaillement en vol des hélicoptères, une capacité très attendue par les aviateurs français.

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