Les brigades de l’US Army seront dotés de robots mules « SMET » en 2021

Fin 2015, l’US Marine Corps [USMC] décida de suspendre à son programme de robot mule qui, lancé quelques années plus tôt avec l’appui de la DARPA [l’agence de recherche du Pentagon, ndlr] et l’entreprise Boston Dynamics, reposait sur une machine quadrupède, appelée AlphaDog et pouvant transporter une charge de 180 kg.

Cette mesure fut prise après des essais réalisés lors de l’exercice Rim of the Pacific [RIMPAC] : il apparut que ce robot, aux performances étonnantes, manquait de discrétion en zone hostile, en produisant un bruit digne d’une tondeuse à gazon. Cela étant, l’USMC a de grandes ambitions en matière de robotique, avec le programme Squad X qui, également appuyé par la DARPA, vise à développer des « prototypes de systèmes autonomes et de les équiper d’outils de détection novateurs et de technologies standard. »

L’US Army n’est pas en reste, avec ses différents projets de véhicules autonomes, de munitions rôdeuses et de drones. L’un d’eux, appelé « Small Multipurpose Equipment Transport » [SMET] vise à mettre au point un robot mule, destiné à ses brigades de combat [IBCT].

Pour ce programme, quatre modèles de robots ont été préselectionnés et testés par la 10e division de montagne et la 101e division aéroportée, sous l’égide du « Benning’s Maneuver Capabilities Development and Integration Directorate » [MCDID], à Fort Benning [Georgie].

Selon le cahier des charges, le SMET doit pouvoir transporter jusqu’à 500 kg de matériel sur 60 km en 72 jeures et générer jusqu’à 3 kilowatts de puissance pour permettre aux fantassins de recharger leurs équipmements électroniques tactiques. En outre, sa vitesse n’excédera pas 12 km/h, soit la « vitesse de marche d’un groupe » de combat.

Finalement, l’US Army vient d’annoncer que son choix s’était porté sur le MUTT [Multi-Utility Tactical Transport] développé par General Dynamics Land Systems [GDLS]. Howe and Howe Technologies [Grizzly, le seul modèle chenillé], Global Hunter [WOLF] et Polaris Industries, associé à Applied Research Associates et à Neya Systems [MRZR X] étaient sur les rangs pour remporter ce marché.

« Le MUTT s’est très bien comporté dans les démonstrations. C’était le favori des soldats. GDLS a fait un très bon travail avec son système », a confié le lieutenant-colonel Rob Brown, un repsonsable du MCDID à Military.com.

Le montant du contrat remporté par General Dynamics Land System s’élève à 162 millions de dollars. Pour autant, l’industriel aura à apporter quelques améliorations au MUTT avant sa mise en service, notamment pour augmenter son niveau de discrétion. Pour le moment, l’US Army envisage l’achat de 624 SMET pour commencer à en équiper ses brigades de combat « entre le quatrième trimestre de l’exercice 2020 et le premier trimestre de l’exercice 2021 ».

En matière de robots mules, l’armée estonienne a un temps d’avance avec le THeMIS, qu’elle a déployé au Mali, au titre de l’opération Barkhane. Cet engin a la particularité d’être modulaire, c’est à dire qu’il est possible de le configurer en fonction des missions qu’il aura à exécuter.

En France, l’armée de Terre envisage d’en faire autant en 2020, un appel d’offres ayant été diffusé à cette fin durant l’été dernier. Le robot mule souhaité devra être capable de transporter une charge de 400 à 800 kg et d’assurer des « missions connexes » comme « procéder à un ravitaillement [munitions, alimentation ou autre], ou assurer une liaison entre deux groupes distants », tout en disposant de fonctions d’observation et de reconnaissance.

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