L’État islamique revendique les attaques qui ont tué 49 soldats maliens et un militaire français

Ce 2 novembre, la province « Afrique de l’Ouest » de l’État islamique [ISWAP], issue du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, a revendiqué l’attaque contre le camp des Forces armées maliennes [FAMa] à In Delimane ainsi que celle contre un convoi de la force Barkhane qui a coûté la vie au brigadier Ronan Pointeau, du 1er Régiment de Spahis [RS] dans le même secteur de la région du Liptako, près du Niger.

« Les soldats du califat ont pris pour cible un convoi de véhicules des forces françaises […] près d’In Delimane, dans la région de Ménaka, en déclenchant un engin explosif », a en effet indiqué l’ISWAP, via un communiqué publié via l’application Telegram.

Selon l’État-major des armées [EMA], le VBL dans lequel se trouvait le brigadier Pointeau a été visé par un IED à 20 km d’In Delimane, lors d’une mission de « sécurisation » prévue de longue date, et qui n’avait donc pas de lien avec l’attaque contre le camp des FAMa, qui a fait au moins 49 tués. Cette dernière avait été auparavant aussi revendiquée par l’ISWAP.

« Des soldats du califat ont attaqué une base militaire où sont stationnés des éléments de l’armée malienne apostate dans le village d’In Delimane, dans la région de Ménaka », a ainsi fait savoir l’ISWAP, également via Telegram.

D’après les précisions d’une source militaire malienne rapportées par l’AFP, l’attaque contre le camp d’In Delimane a pris les FAMa par surprise, étant donné qu’elle a été lancée « à l’heure du déjeuner. » Et d’ajouter que des « véhicules de l’armée ont été détruits, d’autres emportés. »

Cette attaque, qui est la plus meurtrière subie par les FAMa depuis 2012, a été condamnée « très fermement » par la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA], qui a affirmé que des « opérations de sécurisation étaient en cours dans la région, avec l’appui des Casques bleus. »

Si elle concentre ses actions dans la région du Lac Tchad, notamment dans le nord du Nigéria, l’ISWAP est le relai médiatique de l’État islamique dans le grand Sahara [EIGS] depuis une attaque commise en juillet contre le camp militaire nigérien d’I-n-Ates [18 tués].

Pour rappel, l’EIGS est très actif au Niger, où il a conduit plusieurs attaques meutrières, comme l’embuscade de Tongo-Tongo, en octobre 2017, ainsi quand la région de Menaka, au Mali. Dirigée par Adnane Abou Walid al-Sahraoui, dont la tête a été mise à prix pour 5 millions de dollars par les États-Unis, cette organisation a mis du temps avant d’être reconnue par Abu Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI éliminé la semaine passée par une opération des forces spéciales américaines.

Photo : VBL de Barkhane – archive © EMA

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