L’armée de Terre confrontée à une hausse « spectaculaire » du nombre de réformes médicales

Un soldat atteint d’une blessure ou souffrant d’une pathologie d’empêchant de rependre le service est d’abord placé en congé de longue maladie [CLM] ou en congé de longue durée pour maladie [CLDM].

À l’issue, si ce soldat ne peut toujours pas retrouver son unité, une commission de réforme, composée de deux médecins des armées et un représentant de l’autorité militaire va alors se pencher sur son cas et rendre un avis médical sur son inaptitude définitive au service. Ce dernier peut être contesté dans un délai de quinze jours après qu’il a été rendu. Puis, il est ensuite transmis « au ministre des Armées qui prend par arrêté une décision conforme », précise le Secrétariat général pour l’administration [SGA].

Et à en juger par les chiffres donnés par le député Thomas Gassilloud, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de Terre pour 2020, les commissions de réforme n’ont pas chômé durant ces derniers mois.

Ainsi, les statistiques qu’il a pu obtenir « montrent une hausse spectaculaire du nombre de réformes pour raisons médicales », écrit le rapporteur. Entre 2018 et 2019, l’augmentation a effectivement été sensible puisqu’elle a été de +40%. « L’équivalent d’un régiment entier a ainsi été réformé en 2019 », souligne-t-il. Ce qui représente environ un millier de cas.

Selon les éléments en possession de M. Gassilloud, cette tendance concernerait plutôt les « jeunes soldats dans leur premier contrat appartenant à un domaine de la mêlée », c’est à dire à des unités dites de « contact ». Le Service de santé des Armées [SSA], qui est évidemment concerné par cette évolution, estime qu’il pourrait « éventuellement avoir un lien avec l’intensité du rythme des opérations et avec les charges portées par les jeunes engagés dans l’opération Sentinelle ».

« En considérant que les soldats patrouillent 8 heures par jour, ils parcourent entre 22 et 28 kilomètres par jour. Selon le rythme adopté, ils font donc de 50 kilomètres – pour 2 jours de travail
d’affilée – à 100 kilomètres à pied – pour 4 jours – avant d’entamer une phase de repos », avait en effet expliqué un officier du 19e Régiment du Génie [RG] dans une lettre du RETEX dédiée à l’opération interieure [OPINT] Sentinelle. Et le tout en portant des charges d’au moins 20 kg. D’où, d’ailleurs, les travaux de l’Agence de l’innovation de défense [AID] dans le domaine des exosquelettes passifs.

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