Les deux premiers avions de patrouille maritime Atlantique 2 « rénovés » ont été livrés

Six ans après son lancement, en octobre 2013, la modernisation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 [ATL2] a franchi une étape décisive avec le transfert de deux de ces appareils « rénovés » à la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué [Morbihan]. L’annonce en a été faite par le ministère des Armées, ce 24 octobre.

Dédié à la lutte anti-sous-marine, l’Atlantique 2 est également en mesure d’effectuer des missions de renseignement, de coordination d’autres avions [SCAR-C pour Strike coordination and reconnaissance – coordinator] et d’évaluation des frappes aériennes [Battle Damage Assessment]. Il est également en mesure de détruire des cibles terrestres avec des bombes à guidage laser GBU-12. D’où son emploi intensif au Sahel [Barkhane] et au Levant [Chammal].

La modernisation des ATL2, assurée par Dassault Aviation et le Service industriel de l’aéronautique [SIAé] consiste à les porter au standard 6. Concrétement, il s’agit de traiter les obsolescences, d’abandonner l’analogique au profit du numétique en leur intégrant de nouveaux équipements [calculateur tactique, systèmes de renseignement optronique et acoustique, consoles de visualisation des opérateurs, etc…].

En outre, les ATL2 rénovés disposeront du Searchmaster, un radar à antenne active qui, développé par Thales, leur donnera une capacité accrue notamment pour la lutte anti-sous-marine et antisurface [un périscope ne devrait pas leur échapper…]. Ils seront également dotés de l’interrogateur IFF TSA2542, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN] et du nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information], conçu par Naval Group.

Selon les explications du ministère des Armées, la Direction générale de l’armement [DGA] a donné son feu vert à l’envoi de ces deux appareils à Lann-Bihoué durant l’été dernier. Ce qui « marque la fin des essais de développement du programme de rénovation » des ATL2.

« Le prototype et le premier de série, respectivement arrivés à Lann-Bihoué les 18 juillet et 27 août dans leur version logicielle finale, ont été minutieusement testés par une équipe intégrée associant le centre d’expertise et d’essais DGA Essais en vol, le centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S] de la Marine nationale et Dassault Aviation », poursuit la même source.

La Marine nationale a déjà entamé l’expérimentation opérationnelle de ces deux appareils à Istres. Il s’agit de la poursuivre à Lann-Bihoué, l’enjeu étant de mettre au point les tactiques d’emploi les plus pertinentes afin d’exploiter au mieux les nouvelles capacités offertes par le Standard 6 de l’ATL2.

L’entrée en service de ces avions « rénovés » est prévue pour la fin de l’année 2021, soit après la formation des équipages, la transformation d’un premier lot d’aéronefs, et la livraison du simulateur à terre pour l’entraînement tactique de nouvelle génération [SIMTAC NG].

Initialement, il était prévu de moderniser 15 des 22 Atlantique 2 actuellement mis en oeuvre par la Marine nationale. Mais avec le regain de l’activité sous-marine aux abords des approches maritimes françaises [notamment russe], il a été décidé de revoir la cible à la hausse, avec 3 appareils supplémentaires. Les 18 avions rénovés seront livrés aux Flottilles 21F et 23F d’ici à 2024. Quant aux quatre appareils qui resteront au standard 5, ils devraient être retirés sur service en 2025.

Les ATL2 resteront opérationnels d’ici 2030, c’est à dire quand le programme MAWS [Maritime Airborne Warfare Systems], qui sera conduit dans le cadre d’une coopération franco-allemande [c’est, du moins, ce qui est prévu], aura abouti.

Photo : Marine nationale

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