Les pays baltes voudraient que l’Otan en fasse plus pour assurer la défense aérienne dans région de la Baltique

Actuellement, et dans le cadre de la mission « Baltic Air Policing », conduite par l’Otan, la Belgique, le Danemark et la République tchèque ont chacun déployé quatre avions de combat [soit, au total, 8 F-16 et 4 JAS-39 Gripen] dans les pays baltes, précisément à Siaulai [Lituanie] et Amari [Estonie]. Et à en croire informations publiés par les ministères de la Défense des pays concernés, ces chasseurs sont régulièrement sollicités pour intercepter des appareils russes.

Cette mission vise à assurer la police de l’air dans l’espace aérien des trois pays baltes, lesquels ne disposent des capacités nécessaires pour assurer cette tâche.

Au début, c’est à dire en 2004, cette mission ne mobilisait qu’une poignée d’avions de combat [quatre, en général], lesquels opéraient depuis la base de Siaulai. Mais, dix ans plus tard, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie, l’Otan décida de renforcer sa présence aérienne dans les pays baltes et en Pologne, en portant à 18 le nombre d’avion déployés. Puis, la posture fut revue à la baisse, pour atteindre le format qu’elle a aujourd’hui.

Cela étant, alors qu’ils accueillent, chacun, un bataillon multinational dans le cadre de la présence avancée renforcée [eFP] de l’Otan, les pays baltes souhaiteraient que la mission « Baltic Air Policing » soit renforcée. Plus généralement, ils estiment – mais ce n’est pas nouveau – que les mesures de « réassurance » de l’Alliance sont essentielles mais encore insuffisantes pour dissuader la Russie, dont ils craignent les intentions. Et le ministre lituanien de la Défense, Raimundas Karoblis, s’en est fait l’avocat quand il a reçu, il y a quelques jours, Annegret Kramp-Karrenbauer, son homologue allemande.

Avec le déploiement des bataillons multinationaux et la mission Air Baltic Policing, la « colonne vertébrale est créée, mais nous avons besoin de plus » autour de cette dernière, a-t-il dit. Et, s’agissant des moyens aérien, il s’agirait de passer d’une « police du ciel » à une « défense aérienne ».

« Actuellement, la mission de police aérienne de l’Otan est une mission de temps de paix », a fait valoir un porte-parole du ministère lituanien de la Défense auprès de Defense News. « Des procédures et des mécanismes pertinents doivent être définis à l’avance afin de garantir la transition d’une mission de police aérienne vers une mission de défense aérienne de temps de crise », a-t-il ajouté. Et cela « renforcerait considérablement l’effet dissuasif de l’Otan dans la région », a-t-il insisté.

En Lettonie, le ministre de la Défense, Artis Pabriks, n’a pas dit autre chose. À la différence que l’Otan, selon lui, devrait aussi renforcer sa présence navale dans la région de la Baltique.

« Notre préoccupation concerne non seulement la défense aérienne mais également la protection des côtes », a en effet affirmé M. Pabrils, le 11 octobre. « La sécurité de la Lettonie dépend de la présentation par l’Otan d’un front uni aux yeux des dirigeants russes. C’est la meilleure garantie pour éviter un conflit aux pays baltes », a-t-il plaidé.

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