Pour le directeur de la Gendarmerie, le besoin du GIGN en matière de « projection » par hélicoptère n’est plus une priorité

Dans le courant de l’été dernier, les députés Jean-Jacques Ferrara et Christophe Lejeune remirent un rapport sur l’action aérospatiale de l’été. Et, à cette occasion, ils soulignèrent les difficultés du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale [GIGN] à s’entraîner avec les appareils du Groupe interarmées d’hélicoptères, une unité créée à Villacoublay en 2006 et relevant du 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces spéciales [RHFS].

Or, dans le même temps, les deux rapporteurs ont noté que le RAID, c’est à dire l’unité d’élite de la Police nationale, n’éprouvait pas les mêmes difficultés pour s’entraîner avec les hélicoptères du GIH, étant donné qu’il était en mesure de « prendre en charge le financement des heures de vol effectuées dans le cadre de la préparation opérationnelle ». Ce qui n’était pas le cas du GIGN.

Aussi, MM. Ferrara et Lejeune se demandèrent s’il n’y avait pas, en coulisse, des « oppositions internes à la Direction générale de a Gendarmerie nationale [DGGN] » de nature à « pénaliser le GIGN ». En outre, ils posèrent la question du remplacement des 7 hélicoptères Puma [5 fournis par l’Aviation légère de l’armée de Terre et 2 par l’armée de l’Air], lesquels afficheraint un taux « exécrable » de disponibilité » [de l’ordre de 30%, nldr].

Lors de sa dernière audition au Sénat avant son adieu aux armes, le général Richard Lizurey, le Directeur de la gendarmerie, a livré quelques éléments d’explications.

Ainsi, a-t-il rappelé, le GIH a vu le jour quand n’existaient pas encore les pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie [PSPG], lesquels ont repris la mission consistant à assurer la protection des centrales nucléaires. De même que, à l’époque, le GIGN ne diposait pas encore d’antennes régionales, comme c’est désormais actuellement.

D’ailleurs, selon l’Essor de la Gendarmerie, ces dernières, du moins celles implantées en métropole, vont prendre du « muscle », avec des effectifs supplémentaires et, pour certaines des capacités nouvelles [capacités Nedex, pour neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs, et pour celle d’Orange, capacités en matière de contre-terrorisme maritime, ndlr].

Or, pour le général Lizurey, ces PSPG et ces antennes régionales du GIGN ont « le niveau d’intervention requis pour le droit commun ». La conséquence est que le recours aux hélicoptères du GIH par l’élément central du GIGN, basé à Satory, se justifie désormais de moins en moins.

« La projection, aujourd’hui, de l’élément central [du GIGN] doit pouvoir se faire avec des moyens peut-être différents », a expliqué le DGGN. Ce qui fait l’objet de discussions avec l’État-major des armées pour déterminer le « contrat capacitaire » qui pourrait lier ce dernier avec le GIGN.

Si ce « contrat capacitaire » repose actuellement sur les hélicoptères du GIH, il pourrait porter, à l’avenir, sur « n’importe quel autre vecteur aérien », a dit le général Lizurey aux sénateurs. A priori, ce qui importe désormais au GIGN, c’est de pouvoir transporter l’une de ses unités le plus vite possible sur les lieux d’une intervention. « Et parfois, le plus vite, c’est l’avion », a fait valoir le DGGN, pour qui il n’y a maintenant donc plus besoin de « projeter les gens à partir de Satory » avec des hélicoptères.

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