Paris va annoncer des mesures pour assurer la protection des forces spéciales françaises dans le nord de la Syrie

En Syrie, la journée du 13 octobre aura été marquée par deux coups de théâtre. Ainsi, le chef du Pentagone, Mark Esper a annoncé le retrait des troupes américaines du nord du pays, où elles accompagnaient jusqu’alors les Forces démocratiques syriennes [FDS, alliance arabo-kurde] dans le cadre des opérations menées contre l’État islamique [EI ou Daesh]. Et cela, alors que ces dernières font maintenant face à une offensive lancée par la Turquie. Puis, peu après, les autorités kurdes ont indiqué avoir passé un accord avec Damas.

« Afin de faire face à l’agression turque et empêcher qu’elle ne se poursuive, nous sommes parvenus à un accord avec le gouvernement syrien pour que l’armée se déploie le long de la frontière turco-syrienne dans le but de soutenir les Forces démocratiques syriennes », a en effet assuré l’administration kurde.

D’où le mouvement des forces gouvernementales syriennes en direction de Tal Tamr, située à une trentaine de kilomètres au sud de la ville frontalière de Ras al-Aïn, qui figure parmi les objectifs de l’opération turque, appelée « Source de paix ».

D’après le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir syrien, l’accord avec l’administration kurde prévoir le déploiement de l’armée arabe syrienne dans les ville de Manbij et de Kobané [Aïn al-Arab, en arabe].

Dans le même temps, à Paris, le retrait des forces américaines du nord de la Syrie a motivé la tenue d’un conseil restreint de défense, étant donné que des militaires et des travailleurs humanitaires français sont présents dans la zone des opérations turques.

Via un communiqué, l’Élysée a fait savoir que la France « accentuera ses efforts diplomatiques, en étroite coordination avec ses partenaires de la coalition contre Daesh, dans le cadre de l’Union européenne, de l’Otan et du Conseil de sécurité des Nations unies, pour obtenir la cessation immédiate de l’offensive turque en cours » contre les milices kurdes syriennes [YPG].

À nouveau, le président Macron a condamné « dans les termes les plus fermes » l’offensive menée par la Turquie, étant donné qu’elle est susceptible d’avoir des conséquences humanitaires dramatiques, une résurgence de Daesh dans la région, et une déstabilisation durable du nord-est syrien. »

Enfin, l’Élysée a fait savoir que des mesures seront prises « pour assurer la sécurité des personnels militaires et civils présents dans la zone au titre de la coalition internationale contre Daech ou de l’action humanitaire  » et mettre en place un « programme de réponse humanitaire d’urgence », en faveur des populations civiles locales.

Aucune précision sur les mesures visant à assurer la sécurité des forces spéciales françaises n’a été précisée, alors qu’il avait été avancé, par le passé, que ces dernières partageaient des bases avec leurs homologues américaines, comme à Manbij et à Kobané. En tout cas, si de telles mesures sont prises pour leur sécurité, cela veut sans doute dire que, pour le moment, Paris n’envisage pas leur retrait…

« La priorité absolue doit être d’empêcher la résurgence de Daesh dans la région », a encore insisté la présidence française, en soulignant le risque « d’évasion » des jihadistes faits prisonniers par les FDS au cours de ces derniers mois, en raison de l’offensive turque. « Des mesures ont également été adoptées pour renforcer la sécurité du territoire national dans ce contexte », a-t-elle précisé dans son communiqué.

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