La Grèce a signé une lettre d’intention pour l’achat de deux frégates de défense et d’intervention françaises

Elle n’est pas encore en service au sein de la Marine nationale mais elle intéresse déjà les forces navales étrangères, en particulier celles de la Grèce.

La Frégate de défense et d’intervention [FDI, ex-FTI], également appelée « Belh@rra » pour l’exportation, a fait en effet l’objet d’une lettre d’intention signée par le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, à l’issue d’un entretien avec son homologue française, Florence Parly, à Paris, le 10 octobre. Pour rappel, Athènes envisage d’acquérir deux exemplaires de ce navire développé par Naval Group.

Pour autant, ce dossier est encore loin d’aboutir. « Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les deux parties s’accordent sur les caractéristiques techniques du navire, conformément aux exigences de notre marine » a commenté M. Panagiotopoulos.

En effet, la marine grecque souhaite disposer de frégates pouvant emporter au moins 8 missiles de croisière navals [MdCN], ce qui n’avait pas été initialement prévu lors de la conception des FDI. Cependant, la Marine nationale serait intéressée par une telle évolution, même si les études pour intégrer cette capacité à ces nouveaux navires n’est, à ce jour, pas financée. Les choses pourraient bouger avec la perspective d’une commande d’Athènes.

Dans les années 2000, il était prévu de doter la Marine nationale de 17 frégates multimissions [FREMM]. Puis la cible a été revue à la baisse en 2009, avec seulement 11 navires de ce type, dont 2 optimisés pour la défense aérienne [FREDA]. Finalement, elle devra s’en contenter de 8 exemplaires, dont 2 FREDA.

Aussi, par rapport aux intentions initiales, les capacités de frappe vers la terre de la Marine nationale ont été considérablement réduites, sachant qu’une FREMM peut emporter jusqu’à 16 MdCN. Par conséquent, l’exigence grecque pour les Belh@rra serait une aussi une opportunité pour la Marine nationale de gagner des marges de manoeuvre dans ce domaine.

Cela étant, rien n’a été dit sur le financement des deux frégates qu’envisage d’acquérir Athènes. En septembre, La Tribune a évoqué l’idée d’une vente de gré à gré, via un Contrat de partenariat gouvernemental [CPG], assorti de garanties bancaires et d’un prêt.

Si les discussions aboutissent, alors la marine hellénique pourrait recevoir sa première FDI en 2024, tandis que la seconde lui serait livrée en 2025, voire 2026.

Pour rappel, devant afficher un déplacement de 4.000 tonnes, la FDI sera dotée d’un radar Sea Fire 500, premier radar à quatre antennes planes fixes entièrement numérique ainsi que d’un sonar de coque. Étant à étrave inversée, elle sera – pour le moment – armée de deux lanceurs de 8 missiles Aster 30, d’une tourelle de 76 mm, de torpilles MU-90 et de missiles anti-surface Exocet.

Par ailleurs, M. Panagiotopoulos a aussi profité de son déplacement à Paris pour évoquer le maintien en condition opérationnel des Mirage 2000 de la force aérienne grecque ainsi que le soutien et la livraison des derniers hélicoptères NH-90 TTH attendus par Athènes. À noter que le quotidien « Hellas Journal » a rapporté que Mme Parly aurait mis une possible vente d’avions Rafale sur la table. En 2008, le Groupement d’Intérêt Economique [GIE] Rafale, composé de Dassault Aviation, Thales et Snecma, avait d’ailleurs inauguré un bureau à Athènes…

« Je suis heureux que ces trois problèmes aient beaucoup progressé. Il reste encore beaucoup de travail à faire sur la question des frégates Belh@rra , mais les deux autres sont en phase finale de résolution et présentent un grand avantage pour les forces armées », s’est réjoui le ministre grec.

Photo : © Naval Group

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