Arquus présente un camion innovant, avec le contrat « successeur poids lourds » de l’armée de Terre en vue

La logistique de l’armée de Terre « mérite son programme Scorpion », avait lancé le général Charles Beaudouin, sous-chef d’état-major chargé des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en 2018.

Et si le poids-lourd TRM10000 a été remplacé par le Porteur polyvalent terrestre [PPT], dans le cadre d’un contrat attribué au constructeur italien Iveco, associé à SOFRAME, le sort des camions GBC180, c’est à dire les bêtes de somme de l’armée de Terre, reste en suspens. Or, s’ils ont la réputation d’être « increvables », il n’en reste pas moins que leur mécanique est soumise à [très] rude épreuve, notamment sur les théâtres d’opérations extérieurs.

Initialement, il n’était pas question d’inscrire le remplacement des GBC180 dans la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25… Mais comme il n’y a pas de forces armées fortes sans logistique forte, il a été finalement prévu de lancer le projet « Successeur poids lourd, armée de Terre » , avec une cible de 7.000 véhicules, dont seulement 80 devront avoir été livrés d’ici 2025.

Aussi, le groupe Arquus, spécialiste français de l’armement terrestre, a déjà pris rendez-vous en présentant un nouveau « porteur logistique 8×8 » à l’occasion du Forum Entreprise Défense 2019, à Satory. Et en ne manquant pas de rappeler que le premier véhicule à moteur de l’armée française avait été livré en 1898 par Panhard, entreprise qu’il a « absorbée » en 2018.

Ce nouveau porteur logistique est ainsi doté d’un châssis 8×8 produit en France et « spécialement » conçu pour les applications militaires. Et, poursuit Arquus, sa « chaine de traction innovante a été développée sur fonds propres. »

Dans le détail, ce camion dispose d’une gestion électronique de la chaine cinématique ATC [Automatic Traction Control], ce qui lui permet d’enclencher et de désenclencher automatiquement ou manuellement la motricité sur les essieux avants. Ce système « permet également la gestion des blocages de différentiels sur tous les essieux », précise Arquus.

Le résultat est que ce camion bénéficie d’une très grande mobilité, quel que soit le type de terrain. Et le tout en « réalisant des économies de carburant, de pneumatiques et d’usure des ponts en comparaison d’un véhicule toutes roues motrices permanentes, simplifiant la logistique et réduisant les besoins en maintenance », souligne Arquus, qui ne donne cependant pas de détails sur la motorisation de véhicule.

En fonction des missions, ce « porteur logisitique » peut se décliner en deux versions : l’une avec une cabine non protégée, l’autre avec une cabine blindée, offrant une protection de type STANAG 4569. Pour l’auto-défense, il est en outre possible de lui intégrer un tourelleau télé-opéré de type Hornet Lite.

« Le nouveau porteur logistique 8×8 est par ailleurs pensé pour accueillir des systèmes de communication et d’information de dernière génération. Il est notamment interfaçable avec les équipements Scorpion », fait valoir Arquus.

Autre innovation : ce camion est prêt à recevoir toutes les solutions d’automatisation mises au point par Arquus, notamment pour le roulage en convoi autonome, qui est un axe de recherche important du groupe, qui a financé, sur ses fonds propres, une étude dans ce domaine.

Enfin, le groupe français met un avant un autre argument : son savoir-faire en matière de soutien qui, « basé sur la connaissance des parcs sur le long terme », lui permet de réduire les coûts de maintien en condition opérationnelle [MCO].

Photos : Arquus

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