Le ministère des Armées veut des antennes satellitaires compactes, « intelligentes » et à bas coûts
Disposer d’antennes SATCOM [communication par satellite] peu encombrante tout en étant aussi performante, si ce n’est plus, que celles que l’on peut trouver actuellement sur le marché, tel est le défi que l’Agence de l’innovation de défense [AID] vient de relever, via le projet 3SFA.
En effet, plus la taille d’un antenne SATCOM est importante, meilleures seront ses performances. Or, pour un avion de combat, par exemple, cela peut jouer sur son profil aérodymanique, et donc sur sa consommation de caburant.
D’où le projet porté par l’AID, qui vise à mettre au point une antenne de 3 à 5 cm d’épaisseur, qui devra en plus être « agile, intelligente, reconfigurable électroniquement ». Et le tout sans être trop coûteuse. Et cela, pour en équiper les véhicules blindés, les navires et, évidemment, les aéronefs.
Pour résoudre cette équation, l’agence a soutenu la jeune pousse « Greenerwave« , qui fondée en 2016 par deux chercheurs de l’Institut Langevin, développe des métasurfaces reconfigurables qui permettent de contrôler des ondes électromagnétiques gràce à des algorithmes.
« Ces matériaux peuvent modifier leurs propriétés en temps réel et devenir ainsi ‘intelligents' », précise Geoffroy Lerosey, l’un de deux fondateurs de l’entreprise, dans les colonnes de Futura Sciences. En clair, en recouvrant un mur de ces « métasurfaces », il est possible de « bloquer les ondes qui s’y réfléchissent, de les concentrer ou de les orienter dans une direction précise pour adapter leur comportement à une situation donnée », ajoute-t-il.
Et c’est donc ce principe qui devrait permettre de mettre au point les antennes SATCOM voulues par l’AID.
« La solution proposée consiste à contrôler un champ électromagnétique dans une petite cavité chaotique semi-ouverte. Les travaux en cours visent plus précisément à revêtir une ou plusieurs parties de la surface interne de la cavité par une méta-surface pilotée électroniquement, afin de contrôler les conditions aux limites dans la cavité et de distribuer les champs dans l’ouverture de la cavité, de manière à assurer un dépointage directif vers le satellite », explique l’agence, qui souligne le caractère « innovant et disruptif » du projet 3SFA.
Pour ce projet, l’entreprise Greenerwave bénéficie d’un financement dans le cadre du « Régime d’Appui pour l’Innovation Duale » [RAPID], qui relève désormais de l’AID.
Pour rappel, ce dispositif permet de financer des recherches pouvant avoir usages à la fois civils et militaires. Ce qui est le cas des « métasurfaces reconfigurables » puisque cette technologie est susceptible d’avoir des applications dans les domaines des télécommunications [5G, Internet des objets], des puces RFID [Radio Frequency Identification] ou encore dans celui des « villes intelligentes » [concept qui repose sur l’utilisation des technologies de l’information pour améliorer les services urbains et réduire leurs coûts, ndlr].
« On va vers des systèmes autonomes et intelligents comme les voitures ou les robots. On peut utiliser notre technologie pour les radars à bord des voitures autonomes afin d’améliorer la détection des obstacles, par exemple », a précisé Mathias Fink, le co-fondateur de Greenerwave, au CNRS.
y’a les pots de yaourts,une fois désignér le bon modèle reste à trouver l’électronique à pas cher
Ces nouvelles antennes satellites ont elles un rapport avec les « antennes tuiles » dont j’ai lu qu’elles équiperaient le SCAF ?
Là il est question de cavité:
« La solution proposée consiste à contrôler un champ électromagnétique dans une petite cavité chaotique semi-ouverte. Les travaux en cours visent plus précisément à revêtir une ou plusieurs parties de la surface interne de la cavité par une méta-surface pilotée électroniquement, afin de contrôler les conditions aux limites dans la cavité et de distribuer les champs dans l’ouverture de la cavité, de manière à assurer un dépointage directif vers le satellite »
J’ignore comment on parvient à faire des cavités à partir d’une surface de tuilage, sauf antenne cassegrain/parabolique (Cf photo d’illustration).
Syracuse 3 devant être remplacé par Syracuse 4 avant 2022(commande effectuée en 2015)les stations au sols seront remplacées afin d’exploiter de manière optimale les nouvelles capacités de Syracuse 4,notamment la prise en compte de la plateforme aéronautique.
Le débit se retrouvera également amélioré, chose fortement utile vu l’explosion des systèmes d’informations dans les armées.
Il est vrai que j’ai du mal à comprendre comment l’armée peut encore avoir de grosses paraboles pas discrete alors que dans nos foyers nous avons des paraboles pour TV HD de la taille d’une assiette ou d’une tuile.
Héhé ^^ face aux brouillage des russes, je me demande si même ces grosses paraboles militaires pas discretes peuvent tenir le coup alors des paraboles civiles de la taille d’une assiette ou d’une tuile…
Car nous on ne sait pas brouiller, bien sûr…
Ta parabole ne fais que de la réception. Ici la transmission se fait dans les deux sens
Pour une raison simple, votre antenne ne bouge pas et est sous couverture constante et sur des longueurs d’ondes « larges ».
En satcom mili, il est nécessaire de « chercher » le satellite et de recevoir sur des longueurs d’ondes plus restreinte.
Les usages ne sont pas les même , entre le chiffrement , le débit , la redondance du signal …
Bonjour,
Ce que vous dites est en partie vrai. Les technologies ont beaucoup évolué dans ce domaine, notamment grâce à l’électronique numérique qui a permis cette miniaturisation et simplification pour nos antennes satellitaires.
Cependant il ne faut pas oublier que :
– Les systèmes Syracuse 3 sont anciens et n’ont pas la puissance d’émission qu’ont les satellites commerciaux aujourd’hui. La taille de l’antenne est directement corrélée avec la puissance reçue.
– L’innovation arrive par boucles plus courtes dans le civil. Quand on change Syracuse, c’est tout le système qui va changer, alors qu’un opérateur de télécoms pas satellite peut faire évoluer son offre par incrément.
– Les antennes Syracuse sont en émission réception, quand votre antenne à vous ne fait que recevoir. Encore une fois, grande antenne = grosse émission.
Ce qui est sûr cependant, c’est qu’avec les progrès réalisés depuis 20 ans, les futurs antennes au sol seront plus petites, mieux intégrées (comprendre plus plates) que leurs prédécesseurs, tout en ayant une meilleur débit, une meilleure fiabilité et une meilleure sécurité
Tout dépends de quelle type de stations vous parlez?cela n’a rien as voir avec de la parabole pour avoir la télévision.sur ce type d’antenne y circule de nombreux réseaux informatiques, téléphonique nécessitant une grande bande passante et puissance,nécessitant de ce fait une taille d’antenne plus grosse
@ Seb
Merci pour vos précisions.
Une petite bêtise pour détendre :
https://youtu.be/fus8y4H1rnA
depuis quand la telephonie a besoin d’une grande bande passante !!!! comparé à une émission de type TV (son dolby + TV HD 4K) je vois mal en quoi la telephonie consommerait plus en BP.
Quand à la puissance, ok il en faut pour l’envoi mais quand on voit que des telephone satellitaire n’ont besoin que d’une mini antenne de 20 cm on a du mal à comprendre ce qui justifie une parabole de 1m50 de diametre.
De toute façon le materiel militaire électronique a toujours 10 ans de retard sur le matériel grand public.
@Mustard,
« De toute façon le materiel militaire électronique a toujours 10 ans de retard sur le matériel grand public. »
Chuis preneur, mais vous avez des exemples?
Un joggeur dans la bois de Boulogne avec son walkman dans les années 80 valait-il vraiment plus qu’un F14 avec son AWG9 à la même époque?
Sur quel plan? Un bon walkman des années 80 pouvait restituer de façon correcte les variations Goldberg jouées par Glenn Gould, sans doute mieux qu’un AWG9. Mais peut être que ça se discute. Avec certains étages d’un vieil AWG9, on peut faire un bon ampli, chuis sûr. De qualité musicale, si ça se trouve. Allez savoir.
En revanche, je suis certain qu’un walkman de Sony ne détecte rien d’autre que ces propres parasites et ceux de la bande magnétiques qu’il lit, ce qui se traduit par une qualité d’écoute médiocre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/AN/AWG-9#AN/AWG-9
Spéciale dédicace à Scope: c’est une pièce de musée (on met des radars pour protéger les œuvres, mais il arrive qu’un radar soit lui-même une pièce de musée).