Guyane : Le militaire soupçonné d’avoir tué un orpailleur clandestin a été assigné à résidence

Mis en examen pour « homicide volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner » sur la personne d’un orpailleur clandestin brésilien [garimpeiros], un sous-officier du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI] a été incarcéré, le 25 septembre, à l’issue de sa garde à vue. Le parquet de Cayenne ayant requis son placement en détention provisoire, le juge des libertés et de la détention devait se prononcer, lundi, sur la suite à donner à cette demande.

Entretemps, le militaire, âgé de 32 et qui serait d’origine népalaise, selon des informations de Guyaweb, a sollicité les services de Me Jérôme Gay, un avocat très connu à Cayenne.

Le placement en détention de ce légionnaire à la prison de Remire [proche de Cayenne] aurait été probablement risquée en raison du nombre de garimpeiros incarcérés dans cet établissement. D’où la décision du juge des libertés et de la détention, qui a ordonné sa libération et son assignation à résidence… sur l’île Saint-Joseph qui, si elle abrite actuellement un poste du 3e REI, était surnommée la « guillotine sèche » pendant la période du bagne.

Le militaire sera muni d’un bracelet de surveillance électronique.

« C’est une bonne décision, par rapport à la protection de son intégrité physique de ne pas le laisser à la prison de Remire au regard des risques face à la population carcérale brésilienne, et de ne pas faire supporter ce poids à l’administration pénitentiaire », a commenté Me Gay, cité par l’AFP.

Lors de son audition par les gendarmes de la Section de recherche de Cayenne, le légionnaire avait dit avoir ouvert le feu pour faire fuir deux orpailleurs clandestins… avant d’affirmer par la suite qu’il s’était senti menacé par l’un d’eux, armé d’une machette. Les faits s’étaient déroulés lors d’une mission entrant dans le cadre de l’opération Harpie.

« Cette relation des faits, plus particulièrement sur les menaces avec arme de l’un des deux orpailleurs illégaux, est infirmée par certains témoignages et doit être confrontée aux données médico-légales recueillies », avait expliqué Samuel Finielz, le procureur de la République de Cayenne, après l’annonce de la mise en examen du légionnaire.

Pour rappel, le code pénal prévoit punit les violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » de « 20 ans de réclusion criminelle » quand elles sont commises par une « personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission. »

Photo : opération Harpie / archives © EMA

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