Le ministère des Armées envisage de recycler les effets militaires usés

Lors de son récent déplacement à Saint-Christol, où est installé le 2e Régiment Étranger de Génie [REG], la ministre des Armées, Florence Parly, a livré les grandes lignes de la stratégie qu’elle entendait suivre en matière de préservation de l’environnement.

Si elle a évoqué la prévention des risques environnementaux, la maîtrise de « l’empreinte carbone » des armées, la rénovation énergétique des emprises militaires, le développement des énergies renouvelables ou encore les questions liées à la biodiversité, la ministre n’a rien dit sur la lutte anti-gaspillage, qui est au centre du projet de loi sur l’économie circulaire, lequel est actuellement examiné par le Parlement.

Pourtant, à la demande du Secrétariat général pour l’adminstration, le Service du commissariat des armées [SCA] s’est penché sur le problème, notamment pour ce qui concerne les effets militaires bons pour la réforme.

Et, en mars, le SCA a ainsi confié au groupement de soutien de base de Défense [GSBdD] de Besançon de mener une expérimentation concernant la récupération des « effets militaires en fin de vie » afin de les trier pour ensuite éventuellement les recycler.

Cela étant, le recyclage n’est pas forcément rentable… Selon Soutenir, le magazine du SCA, il faut en effet récupérer 40% de matière recyclable pour qu’une telle opération soit rentable économiquement.

D’où l’expérimentation menée par le GSBdD de Besançon. « Quand la matière aura été revalorisée, il s’agira alors de savoir si l’opération est rentable et si le développement d’une filière dédiée est possible », explique-t-il.

Dans un premier temps, les textiles récupérés serviront à produire des composants de type CSR [Combustibles solides de récupération], destinés au chauffage des bâtiments publics.

Puis, avance le magazine du SCA, « on peut même imaginer que, d’ici quelques années, cette filière nouvellement créée sera en capacité de réinjecter la matière obtenue dans la fabrication de nouveaux effets militaires, permettant ainsi la mise en place d’un cercle vertueux et durable. » En clair, il s’agira de faire du neuf avec du vieux… Ce qui peut s’avérer compliqué avec, par exemple, les tissus des nouveaux treillis F3.

Quoi qu’il en soit, « la modernisation de la filière habillement passe par cette gestion des effets textiles en fin de vie et représente un défi pour le Commissariat des armées », souligne Soutenir.

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