L’armée russe dit avoir abattu près de 60 drones en Syrie depuis le début de cette année

En janvier 2018, il fut rapporté que la base russe de Hmeimim, en Syrie, avait été attaquée à plusieurs reprises par des essaims de drones rudimentaires fabriqués par une faction de la rébellion syrienne. De même que celle de Tartous, occupée par la marine russe. Ce mode opératoire n’était pas sans rappeler celui de l’État islamique, qui avait développé une « filière industrielle » pour produire des appareils de ce type, chargés d’explosifs.

Depuis, la base de Hmeimim est régulièrement la cible de telles attaques. Et leur rythme tend à s’intensifier, à en croire le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.

Ainsi, selon les chiffres que ce dernier a donnés, les défenses de la base de Hmeimim ont détruit 58 drones et intercepté 27 roquettes depuis le début de cette année. Au total, 118 appareils ont été abattus en un peu moins de deux ans.

Sur les 58 drones neutralisés cette année, 8 l’ont été au cours des deux derniers mois. Ainsi, le 11 août dernier, six engins ont été détruits alors qu’ils s’approchaient de la base de Hmeimim depuis des positions tenues soit le Hayat Tahrir al-Cham [ex-Front al-Nosra], soit le Parti islamique du Turkestan, deux organisations jihadistes.

Cela étant, les drones utilisés pour ces actions ne cessent de s’améliorer, comme en témoigne la dernière attaque en date, lancée le 3 septembre avec deux appareils approchant de la base russe depuis deux directions différentes.

Selon le général Konachenkov, l’un des drones utilisés ce jour-là avait la capacité de voler à 4.000 mètres d’altitude et de parcourir au moins 150 km grâce à « un système de contrôle de la navigation. » Et le mécanisme pour libérer les explosifs a également évolué. Certains appareils sont pilotés à distance quand d’autres sont « lancés vers une cible précise », a-t-il ajouté.

« Nous estimons que l’assemblage [de tels drones] se fait selon certains schémas. Et que quelqu’un qui possède ces technologies aide les groupes terroristes », a accusé le porte-parole du ministère russe de la Défense. Les concepteurs de ces drones « utilisent des solutions techniques complexes nécessitant une formation spécialisée », a-t-il insisté.

« Les radicaux de différents groupes parviennent à créer des drones et on ne sait pas d’où proviennent les pièces détachées et tout le nécessaire pour les fabriquer », avait par ailleurs relevé Vladimir Poutine, le président russe, lors d’un sommet avec ses homologues turc et iranien, le 7 septembre.

Le chef du Kremlin avait tenu ces propos après la découverte d’ateliers souterrains dans les villes de Khan Cheikhoun et de Latamné, récemment reconquises par les forces gouvernementales syriennes.

Quoi qu’il en soit, pour contrer les menaces aériennes, la base de Hmeimim dispose des système S-400 « Triumph » [qui n’est pas le mieux adapté pour neutraliser des mini-drones], Pantsir S-1 et Tor M-2. Les drones sont l’affaire des systèmes de guerre électronique Silok-01 et Zhitel qui, selon le ministère russe de la Défense, ont « fait leur preuve en Syrie ».

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