Guyane : Le militaire soupçonné d’avoir tué un orpailleur clandestin a été mis en examen et incarcéré

En garde à vue le 23 septembre pour « homicide volontaire » sur la personne d’un orpailleur clandestin brésilien lors d’une mission menée au titre de l’opération Harpie, à Camopi, un militaire des Forces armées en Guyane [FAG] a finalement été mis en examen le lendemain, pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

Le parquet de Cayenne a demandé le placement en détention provisoire de ce militaire, qui, selon l’Essor la Gendarmerie, serait un légionnaire du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI]. En attendant une décision du juge des libertés et de la détention, qui se prononcera sur cette affaire le 30 septembre prochain, il a été incarcéré.

Selon les résultats de l’autopsie pratiquée à Oiapoque, au Brésil, le corps du garimpeiros présente « six orifices d’entrée de projectile d’arme à feu », dont 5 dans la région dorsale et un au niveau de l’oreille gauche. Les médias locaux parlent de « plombs ».

D’après les images ayant circulé sur les réseaux sociaux, les blessures infligées au garimpeiros s’apparentent à celles causées par des munitions de calibre 12, utilisées par les fusils à pompe de type Benelli M4 Super 90 ou Mossberg 500. En Guyane, la Légion étrangère est dotée de telles armes.

Devant les gendarmes de la Section de recherche de Cayenne, le militaire en question a reconnu avoir tiré à une reprise, après avoir aperçu des orpailleurs illégaux en train de récupérer du matériel qu’ils avaient précédemment caché. L’un des deux l’aurait alors menacé avec un sabre. Ce que, rapporte France Guyane, n’a pas été confirmé par les différents témoignages.

D’où la décision du parquet d’ouvrir une information judiciaire pour « violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner aggravée par la qualité de personne dépositaire de l’autorité publique. »

Selon l’article 222-8 du Code pénal, les « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sont punies « de vingt ans de réclusion criminelle » lorsqu’elles sont commises par une « personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission. »

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