Un ingénieur de Thales s’est fait voler un ordinateur contenant des données sensibles militaires

Un ingénieur travaillant pour Thales s’est fait subtiliser deux ordinateurs, dont celui qu’il utilisait pour ses activités professionnelles, ainsi qu’un assistant électronique, un carnet de notes et son badge nominatif d’accès aux bureaux du groupe d’électronique de défense.

Le vol a eu lieu à Maurepas [Yvelines], dans la soirée du 24 septembre. L’ingénieur s’était absenté de sa chambre d’hôtel pour souper quand son matériel lui a été dérobé, a priori sans trace d’effraction. Évidemment, il a immédiatement alerté la police, qui a envoyé sur les lieux des techniciens de l’identité judiciaire de la PJ de Versailles afin de relever d’éventuels indices.

L’affaire est d’autant plus gênante que l’ordinateur professionnel volé contenait des « données sensibles cryptées à des fins militaires », a précisé une source policière à l’AFP. Mais on ignore le degré de classification de ces informations. Quant au carnet, il est susceptible de contenir quelques renseignements potentiellement intéressants dans la mesure où il contient des notes relatives à des réunions de travail.

De son côté, Thales, qui propose des solutions informatiques pour protéger les données [logiciels TEOPAD, Vormetric, etc], a fait valoir que « l’ensemble » de ses ordinateurs sont « soumis à un système d’authentifications multiples » qui les rend inexpoitable dans le cas où ils seraient volés. Et d’ajouter que ses « 80.000 collaborateurs » sont sensibilisés « régulièrement » à des procédures de sécurité « très strictes ».

La nature des données contenues dans cet ordinateur pourraient être liées aux radars développés sur le site de Thales DMS France SA, implanté à Elancourt… commune limitrophe de Maurepas. Mais il ne s’agit-là que de la pure spéculation.

Quoi qu’il en soit, ce vol fait suite à plusieurs autres du même ordre, commis ces dernières années. En 2012, Nexter avait signalé la disparition d’un disque dur d’une capacité d’un tera-octets, qui se trouvait dans une armoire, elle-même située dans ses locaux à Satory [Yvelines].

Auparavant, à la Gare du Nord, à Paris, un cadre de Dassault Aviation s’était fait voler une malette contenant des documents relatifs au projet de drone MALE franco-britannique Telemos. La piste d’un larcin crapuleux avait été alors avancée.

Mais le vol dont a été victime l’ingénieur de Thales fait penser à celui commis en novembre 2011, dans la chambre qu’occupait un cadre d’Airbus Military dans un hôtel de Versailles [encore les Yvelines…]. Un ordinateur portable, contenant des informations sur l’A400M Atlas, avait été dérobé par deux inconnus, entre « entre 17h30 et 21h30 ».

Enfin, plus récemment, des disques durs, une carte-mère, une carte graphique et un logiciel de gestion de communications entre serveurs mis au point par Thales avaient été dérobés à bord du Bâtiment de projection et de commandement « Vladisvostok ». Le vol avait été constaté le jour jour même où le président Hollande venait d’annoncer sa décision de ne pas livrer ce navire à la marine russe.

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