Les derniers essais de ravitaillement en vol d’hélicoptères par un A400M « Atlas » sont prometteurs

Le ravitaillement en vol des hélicoptères est l’une des capacités tactiques majeures que doit posséder, selon son cahier des charges, l’avion de transport A400M « Atlas », développé, non sans difficultés, par Airbus.

Ravitailler un hélicoptère en vol est un exercice à la fois complexe et exigeant, que maîtrisent les équipages de H225M Caracal appartenant à l’escadron 1/67 Pyrénées.

Pour l’avion ravitailleur, il s’agit en effet de voler à la vitesse la plus basse possible… quand celle de l’hélicoptère à ravitailler est proche de son maximum. Ensuite, les deux appareils doivent maintenir l’allure pendant le transfert du carburant, ce qui peut prendre une dizaine de minutes en fonction du débit. Et le tout, au milieu des turbulences générées par le ravitailleur.

Et c’est justement parce que les turbulences générées par son déplacement et ses stabilisateurs horizontaux sont trop importante que l’A400M « Atlas » n’est actuellement en mesure de ravitailler les hélicoptères en vol. D’où le recours à des appareils américains, voire italiens et la commande de deux KC-130J Hercules en attendant qu’une solution satisfaisante soit testée et validée par Airbus. C’est à dire pas avant 2022, d’après des estimations raisonnablement optimistes.

Cela étant, une solution était en vue en 2016. En collaboration avec l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA], Airbus comptait utiliser un tuyau à la fois moins rigide et plus long de 13 mètres. Mais comme il devait avoir le même encombrement pour le faire loger dans le pod Cobham, son diamètre devait être réduit… Ce qui supposait un temps de transfert du caburant plus long.

Est-ce cette solution qui a été testée lors d’une récente campagne réalisée sous la coordination de la division « Essais en vol » de la Direction générale de l’armement [DGA]? Airbus ne le dit pas. En tout cas, les premiers retours sont prometteurs.

En effet, a annoncé Airbus dans un communiqué publié le 24 septembre, l’A400M « Atlas » a « réalisé avec succès une première série de contacts de ravitaillement en vol avec un H225M » Caracal au cours de quatre vols effectués dans « le sud de la France ».

Au total, 51 « contacts secs » [sans transfert de pétrole, ndlr] ont été effectués, à des altitudes comprises entre 1.000 et 10.000 pieds [305 et 3.500 mètres], à une vitesse inférieure à 200 km/h [105 noeuds pour être précis].

La prochaine étape sera de réaliser des « contacts humides », c’est à dire avec transfert de carburant de l’A400M vers un hélicoptère. Elle devrait avoir lieu d’ici la fin de cette année, a indiqué Airbus, qui espère que son avion obtiendra sa certification finale pour cette capacité d’ici 2021.

Lors de cette campagne, la DGA en a aussi profité pour mener des vols de rapprochement entre l’A400M et l’hélicoptère H160, qui a été retenu au titre du programme Guépard [Hélicoptère Interarmée Léger, HIL]. Et cela, dans le cadre d’une étude de levée des risques. Selon Airbus, ces tests ont également été concluants.

Pour le moment, l’A400M est qualifié pour ravitailler en vol plusieurs types d’avions de combat [Rafale, Eurofighter, Tornado, F/A-18] ainsi que des appareils de transport. En configuration « ravitailleur », Il peut emporter 63.500 litres de carburant, voire 78.000 litres grâce à deux réservoirs supplémentaires.

Photo : DGA EV

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