Guyane : Un militaire de l’opération Harpie placé en garde à vue pour la mort d’un orpailleur clandestin

Que s’est-il passé dans la nuit du 21 au 22 septembre, dans la région de Camopi, en Guyane? Pour le moment, d’après les médias locaux, on sait que des orpailleurs illégaux se sont présentés à un poste tenu conjointement par les Forces armées en Guyane [FAG] et la gendarmerie pour signaler qu’un des leurs avait été tué par le tir d’un militaire.

Par la suite, et en relation avec les autorités judiciaires brésiliennes, le parquet de Cayenne a ouvert une enquête, confiée à la Section de recherches de la gendarmerie, laquelle a envoyé quatre enquêteurs à Camopi.

Les gendarmes ont alors entendu les militaires ayant participé à la mission de lutte contre l’orpaillage illégal au cours de laquel le garimpeiros brésilien a perdu la vie, tandis que le corps de ce dernier était autopsié à Oiapoque, au Brésil.

Le procureur de la République, Samuel Filniez, a ensuite confirmé que le parquet de Cayenne avait reçu des « éléments laissant à penser qu’un militaire des Forces armées de Guyane aurait fait usage de son arme à feu au cours d’une opération de lutte contre l’orpaillage illégal menée sur le territoire de la commune de Camopi. »

Visiblement, l’enquête a rapidement progressé puisque, le 23 septembre au soir, un militaire des FAG a été mis en garde à vue pour « homicide volontaire ». C’est ce qu’a en effet indiqué le procureur.

« Les interrogatoires et les perquisitions effectués dans le cadre de l’enquête et les retours d’information de la police brésilienne ont établi » que le décès de l’orpailleur clandestin « était consécutif à un acte potentiellement criminel perpétré par un militaire de l’armée de Terre. Le militaire en question a été placé en garde à vue pour homicide volontaire dans la soirée du 23 septembre 2019 », a résumé Samuel Filniez, via un communiqué.

Cela étant, les règlements de compte sont monnaie courante entre garimpeiros… D’ailleurs, selon des informations de France Guyane, « trois corps sans vie ont été retrouvés ces derniers jours vers la crique Maloupi, sur la rivière Sikini », dans la région de Camopi. Et le journal d’ajouter : « Tout porte à croire que les trois victimes, d’origine brésilienne, auraient été exécutées ».

Dans ce climat de violence, avec des orpailleurs clandestins qui n’hésitent pas à s’en prendre aux FAG, les règles d’engagement des militaires engagés dans l’opération Harpie sont strictes et précises : le recours à la force ne peut se faire qu’en cas de légitime défense.

Photo : EMA

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]