L’US Army finance des travaux pour mettre au point une armure en plastique bien plus résistante que l’acier

Le poids est sans doute le premier ennemi du fantassin… D’autant plus qu’à l’équipement individuel viennent s’ajouter le gilet pare-balle, dont la masse varie de 2,5 à 16 kg selon les niveaux de protection qu’ils offrent. D’où les travaux menés ces dernières années pour mettre au point des protections balistiques à la fois plus légères et plus résistantes.

Dans ce domaine, l’US Army a déjà indiqué qu’elle finançait des recherches basées sur l’utilisation de la soie d’araignée, laquelle a la particularité d’être cinq fois plus résistante que l’acier et trois fois plus que le Kevlar… Mais le défi reste à en produire en quantité industrielle pour en faire des gilets pare-balle, sachant que le rendement des aranéides n’est pas suffisant…

Cela étant, observer la nature peut donner des idées… Et des chercheurs du RENEW Institute [Université de Buffalo – New York] sont allés chercher l’inspiration en étudiant la nacre, un matériau relativement résistant aux acides et à la chaleur que produisent les mollusques.

Or, la nacre est 3.000 fois plus résistante que l’aragonite, le minéral qui la constitue. Et cela, grâce à une structure particulière que les chercheurs américains ont donc étudié de près pour développer un nouveau matériau à base de polyéthylène à haut module.

Ainsi, cette semaine, l’Army Research Office [ARO] a indiqué que ces travaux avaient permis de mettre au point un plastique 14 fois plus résistant et 8 fois plus léger que l’acier, qui plus est « idéal pour absorber l’impact de balles et d’autres projectiles. »

« Tout comme la nacre, les chercheurs ont conçu le matériau de manière à ce que sa coque extérieure soit extrêmement solide et dotée d’un renfort interne plus souple, capable de déformer et d’absorber les projectiles », a expliqué l’ARO.

« Le matériau est rigide, solide et résistant », a précisé le Dr Shenqiang Ren, professeur au département de génie mécanique et aérospatial du RENEW Institute. Il pourrait servir à produire des « gilets, casques et autres types de protections » ainsi que des « blindages pour les navires, les hélicoptères et autres véhicules », a-t-il ajouté.

Ces travaux « pourraient conduire à de nouvelles générations d’armures légères offrant à la fois protection et mobilité aux soldats », a confirmé le Dr. Evan Runnerstrom, responsable de la conception des matériaux au sein de l’Army Research Office.

« Contrairement aux armures en acier ou en céramique, l’UHMWPE pourrait également être plus facile à mouler selon des formes complexes, offrant une protection polyvalente aux soldats, véhicules et autres équipements de l’armée », a-t-il ajouté. Qui plus est, ses performances pourraient encore s’améliorer, avec l’ajout de nanoparticules de silice.

En outre, ce nouveau matériau présente une conductivité thermique élevée. « Cette capacité à dissiper rapidement la chaleur l’aide également à absorber l’énergie des balles et autres projectiles », souligne l’ARO.

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