Les États-Unis vont encore renforcer leur posture militaire dans le Golfe persique

Le 20 septembre, soit une semaine après les attaques contre les sites pétroliers saoudiens de Khurais et d’Abqaiq, les États-Unis ont annoncé leur intention de renforcer leur posture militaire au Moyen-Orient, laquelle avait été déjà été réhaussée en mai dernier quand il fut fait état de menaces iraniennes contre les intérêts américains dans la région. À l’époque, Washington avait communiqué sur l’envoi d’un groupe aéronaval dans le golfe arabo-persique, ce qui n’était pas une nouveauté, ainsi que sur l’envoi de bombardiers B-52, d’un navire d’assaut amphibie et de moyens de défense antimissile.

Cela étant, les renforts annoncés par Mark Esper, le nouveau chef du Pentagone, et le général Joseph Dunford, le chef d’état-major interarmées américain, ne seront pas numériquement d’une grande ampleur… Mais ils pourraient être relativement importants en termes capacitaires.

« À la demande de l’Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis, le président [Trump] a approuvé le déploiement de forces américaines, qui seront défensives par nature, et principalement axées sur les forces aériennes et la défense antimissile », a ainsi déclaré M. Esper, qui a estimé que les attaques subies par le complexe pétrolier saoudien « représent(ai)ent une escalade spectaculaire de l’agression iranienne. »

« C’est une première mesure que nous prenons en réponse à ces attaques. […] Nous pensons que ce sera suffisant mais cela ne veut pas dire qu’il ne puisse pas y avoir de déploiement supplémentaire selon la situation », a ajouté le secrétaire américain à la Défense.

En mai, le New York Times avait évoqué l’existence d’un plan prévoyant le déploiement de 120.000 militaires américains dans la région du Golfe en cas d’attaque iranienne. Cette option avait été défendue par John Bolton, l’ex-conseiller à la sécurité nationale du président Trump.

Pour le moment, il n’est donc pas question pour Washington d’envoyer des renforts massifs au Moyen-Orient. Il s’agira d’un « déploiement modéré, qui ne se comptera pas en milliers », a fait valoir le général Dunford.

Dans le même temps, l’administration Trump a aussi annoncé un renforcement des sanctions économiques contre l’Iran, notamment en visant le Fonds national de développement iranien, « c’est à dire leur fonds souverain, qui sera ainsi coupé », a précisé Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor. « Cela signifie qu’il n’y aura plus d’argent qui ira aux Gardiens de la révolution pour financer le terrorisme », a-t-il expliqué. Et donc leur soutien aux milices chiites actives au Moyen-Orient [Liban, via le Hezbollah, Irak, etc].

De son côté, le président Trump a assuré que les forces américaines pourraient très bien « frapper 15 sites majeurs en Iran » et que cela « ne prendre qu’une minute ». Et « ce serait une très mauvaise journée pour l’Iran », a-t-il insisté. Toutefois, a continué le chef de la Maison Blanche, « ce n’est pas ce que je privilégie, si possible. »

En effet, a ensuite expliqué M. Trump, la meilleure façon « d’afficher la force » des États-Unis est de « faire preuve d’un peu de retenue ».

Par ailleurs, ayant revendiqué les frappes contre les sites pétroliers saoudiens, alors qu’il semble probable qu’elles ont été lancées depuis le nord du golfe persique et non des territoires qu’ils contrôlent au Yémen, les rebelles Houthis ont dit envisager d’arrêter « toutes les attaques contre le territoire de l’Arabie Saoudite ».

« Nous attendons de cette initiative une meilleure réponse qui comporte l’arrêt de toutes les attaques et tous les raids aériens de nos territoires », a fait valoir Mehdi Machat, le président du Conseil politique des Houthis, lors d’une allocution prononcée à l’occasion de l’anniversaire de la prise de Sanaa par ses troupes, le 21 septembre 2014. Ces propos peuvent sembler surprenants, dans la mesure où, encore récemment, la rébellion yéménite avait menacé de s’en prendre au territoire des Émirats arabes unis.

« Poursuive la guerre n’est dans l’intérêt de personne », a encore dit Mehdi Machat, avant de demander la réouverture de l’aéroport international de Sanaa et l’accès libre au port stratégique de Hodeida.

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