Quatre militaires renvoyés en correctionnelle, après le décès de six légionnaires emportés par une avalanche en 2016

Le 18 janvier 2016, un groupe d’une cinquantaine de légionnaires de la 3e compagnie du 2e Régiment Étranger de Génie (REG) fut emporté par une avalanche, lors d’une sortie en ski de randonnée dans la région de Valfréjus, en Savoie.

Malheureusement, cinq légionnaires [le caporal Touré Lamarana, le légionnaire de 1ère classe Samuel Simi ainsi que les légionnaires Denis Halili, Gheorghe Palade et Lal Bahadur Khapangi], emportée par la coulée de neige, y laissèrent la vie. Puis, une semaine plus tard, le légionnaire de 1ère classe David Hetenyi décéda des suites de ses blessures. Et sept autres militaires furent blessés.

« C’est le sens des exercices en conditions réelles, qui préparent nos soldats aux opérations difficiles, avec l’objectif de mieux nous protéger […] L’enquête démontrera si les risques pris ont été appréciés avec les précautions qui s’imposaient », avait alors commenté Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, à l’époque.

Le jour du drame, Météo France avait estimé à 3, sur une échelle de 5, le risque d’avalanche dans le secteur concerné.

« L’itinéraire qu’ils ont pris est un itinéraire classique. […] Ils ont a priori pris des précautions, en tout cas pour monter. Peut-être qu’ils étaient trop nombreux pour cette pente-là ce jour-là. C’est très difficile de déterminer cela comme ça », avait témoigné Julien Noël, le directeur du domaine skiable de Valfréjus.

Deux ans après les faits, le parquet d’Albertville fit savoir qu’il s’était dessaisi du dossier en octobre 2017, au profit de la juridiction interrégionale de Lyon, compétente en matière militaire. Et une information judiciaire pour « homicides involontaires » et « blessures involontaires » fut ouverte.

Finalement, selon une source judiciaire citée par l’AFP, quatre militaires seront renvoyés devant le tribunal correctionnel de Lyon pour « homicides involontaires et blessures involontaires. » Leur procès se tiendra les 10 et 11 octobre prochains.

Selon Me Jean-Michel Quillardet, l’avocat de deux légionnaires blessés, parties civiles, « il s’agit de gradés qui ont commis un certain nombre d’imprudences techniques mais qui avaient aussi une certaine conception de la discipline, une conception un peu caricaturale. » Et d’ajouter, d’après l’AFP : « Il s’agit d’officiers ou de sous-officiers exécutants qui sont poursuivis. On sent que l’armée, au fond, est soulagée que la chaîne de commandement ne soit pas mise en cause. »

Après l’annonce du drame de Valfréjus, l’armée de Terre avait expliqué que la montagne était un « milieu dur, exigeant où les conditions naturelles sont toujours changeantes. » Aussi, avait-elle continué, le « risque zéro n’existe pas, quel que soit le milieu auquel nous sommes confrontés » et « nous en sommes conscients et au quotidien, dans l’exercice de notre métier, nous prenons toutes les mesures pour atténuer ces risques. »

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