M. Macron affirme la « solidarité » de la France avec l’Arabie Saoudite après les attaques contre des sites pétroliers

Selon des confidences faites aux médias par des responsables américains, il y aurait une « forte probabilité » pour que l’attaque ayant visé deux importants sites pétroliers saoudiens, le 14 septembre, ait été lancée depuis une base iranienne, située au nord du Golfe arabo-persique.

« Les services de renseignement américains disposent d’éléments qui permettent de localiser l’origine des tirs », a en effet indiqué l’un d’eux à l’AFP, avant de refuser le nombre de missiles et de drones utilisés dans cette attaque qui a affecté la moitié de la production pétrolière saoudienne, assurée par le groupe Aramco.

Cependant, selon un autre responsable américain, cité par CBS News, plus « 20 missiles et drones » auraient été impliqués. Au moins un de ces engins a traversé, du nord vers le sud, l’espace aérien du Koweït, lequel a d’ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête. Et à la question de savoir pour quelle raison cette attaque n’a pas pu être contrée par la défense saoudienne, il a été expliqué que cette dernière se concentrait sur des menaces venant du sud et non du nord.

Si les rebelles Houthis ont revendiqué cette action, les distances entre les territoires qu’ils contrôlent au Yémen et les sites saoudiens touchés seraient trop importantes par rapport à la capacité des missiles et des drones qu’ils possèdent dans leur arsenal.

Justement, et c’est là l’un des mystères de cette affaire, certains missiles ayant frappé le complexe pétrolier saoudien seraient des Quds 1, que les Houthis ont prétendu avoir mis au point par leurs propres moyens, sur la base du modèle iranien Soumar. Seulement, la portée de ces engins est insuffisante pour couvrir la distance entre le Yémen et les cibles qu’ils ont touchées.

Quoi qu’il en soit, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, devait s’envoler vers l’Arabie Saoudite, le 17 septembre, pour « évoquer » la « réponse » des États-Unis aux attaques ayant eu lieu trois jours plus tôt.

« Nous sommes prêts à riposter et nous sommes prêts à défendre nos intérêts et nos alliés dans la région », a, de son côté, assuré Mike Pence, le vice-président américain, lors d’un discours prononcé devant l’Heritage Foundation, à Washington. « Nos services de renseignement sont en train d’analyser les preuves à cet instant même », a-t-il ajouté. Et d’avertir : « Si l’Iran a mené cette dernière attaque pour faire pression sur le président Trump afin qu’il cède, sa stratégie est vouée à l’échec. »

C’est dans ce contexte que le président français, Emmanuel Macron, a confirmé auprès du Prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, que la France enverrait en Arabie Saoudite des « experts pour participer aux enquêtes destinées à faire toute la lumière sur l’origine et les modalités des attaques du 14 septembre », a indiqué l’Élysée.

D’ailleurs, M. Macron a « fermement condamné attaques ayant visé des sites pétroliers à Abqaiq et Khurai », assuré le prince Salmane de « la solidarité de la France avec l’Arabie saoudite et sa population face à ces attaques » et « réaffirmé l’engagement de la France en faveur de la sécurité de l’Arabie saoudite et de la stabilité de la région. »

En déplacement en Égypte, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a lancé à un appel à la « désescalade » dans le Golfe arabo-persique.

« Il faut une stratégie de désescalade. Tout acte qui irait contre cette désescalade serait mauvais pour la situation de la région », a en effet déclaré M. Le Drian. En outre, a-t-il aussi dit, « jusqu’à maintenant la France ne dispose pas de preuves permettant de dire: ‘ces drones sont venus de tel ou tel endroit' ».

En outre, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont souligné « la nécessité de travailler ensemble, aux côtés de partenaires internationaux, pour convenir d’une réponse collective » et réaffirmé « leur attachement à une approche commune » ainsi qu’à « l’importance d’éviter une nouvelle escalade des tensions dans la région. »

Photo : Zone approximative d’où auraient été tirés les missiles contre les sites saoudiens, selon les déclarations de responsables américains

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