Les États-Unis et Israël discutent d’un éventuel traité de défense commune

Les relations militaires entre les États-Unis et Israël sont déjà très étroites [ce qui n’empêche pas les affaires d’espionnage]. Ainsi, l’État hébreu bénéficie d’une aide américaine conséquente [38 milliards de dollars sur la période 2019-28] pour sa défense.

Les deux pays coopérent notamment dans le domaine de la défense antimissile, en particulier pour ce qui concerne les aspects industriels. Mais pas seulement puisqu’une installation militaire américaine permanente a été inagurée, en 2017 sur la base de Bislach, dans le désert du Neguev, son rôle étant d’accueillir les militaires de l’US European Command [US EUCOM] devant exploiter un radar X-band permettant de détecter les missiles balistiques de moyenne ou de longue portée.

En mars dernier, dans le cadre d’un exercice conjoint mené dans la foulée de celui appelé « Juniper Falcon », les États-Unis ont envoyé en Israël une batterie THAAD [Terminal High Altitude Area Defense] afin de « renforcer l’architecture de la défense aérienne et antimissile israélienne » [photo ci-dessus].

Mais à encore le président américain, Donald Trump, il est question d’aller encore plus loin. En effet, via Twitter, ce dernier a évoqué des discussions avec Israël au sujet d’un possible « traité de défense commune. »

« J’ai eu une conversation téléphonique avec le Premier ministre [israélien] Netanyahu pour discuter de la possibilité de faire avancer un traité de défense mutuelle entre les Etats-Unis et Israël qui consoliderait la formidable alliance entre nos deux pays », a en effet indiqué M. Trump. Et d’ajouter : « J’attends de pouvoir poursuivre ces discussions après les élections israéliennes, quand nous nous retrouverons à l’Assemblée générale de l’ONU plus tard dans ce mois. »

N’étant pas assuré – d’après les sondages – de retrouver son poste à l’issue des élections législatives anticipées du 17 septembre, M. Netanyahu a réagi au « tweet » du président américain, vu comme un « coup de pouce » à sa candidature par certains médias israéliens. « L’État juif n’a jamais eu un plus grand ami dans la Maison Blanche. J’attends avec impatience notre réunion à l’ONU pour faire avancer un Traité de défense historique entre les Etats-Unis et Israël », a-t-il répondu.

L’idée d’un traité de défense mutuelle entre les États-Unis et Israël est dans l’air depuis longtemps. Mais elle repris de la vigueur en juin dernier, quand l’influent sénateur républicain [et soutien de M. Trump] Lindsey Graham l’a évoquée lors du dîner annuel du Endowment for Middle East Truth [EMET], en appelant le Sénat américain à se prononcer sur ce sujet en 2020.

Selon M. Graham, un tel traité enverrait un « signal clair » à l’Iran. « Je veux que l’ayatollah [Ali Khamenei, le guide suprême iranien, ndlr] sache que pour tout missile venant du Liban ou pour toute attaque venant de Gaza inspirée par les Iraniens, nous lui demanderons des comptes », avait-t-il expliqué. « Cet accord de sécurité proposé rendra le monde plus sûr. […] Si votre objectif est de détruire Israël, nous nous battrons contre vous. Si votre objectif est de travailler avec Israël pour la paix, nous vous soutiendrons », avait-il ajouté.

Reste à mesurer les conséquences que pourrait avoir un tel traité de « défense commune »… S’il est effectivement signé un jour, alors les forces américaines seraient probablement amenées à intervenir aux côtés de Tsahal en cas de guerre, comme celle qui eut lieu en 2006 contre le Hezbollah, la milice chiite libanaise soutenue par Téhéran. Et cela vaut aussi pour un éventuelle opération militaire contre le Hamas dans la bande de Gaza.

Cela étant, M. Trump promet depuis des mois de présenter un plan de paix susceptible de mettre un terme au conflit israélo-palestinien. Ce qui sera probablement le cas après la campagne électoral en cours en Israël… Campagne au cours de laquelle M. Netanyahu a promis, en cas de victoire, d’annexer la quasi-totalité de la vallée du Jourdain ainsi que la partie nord de la mer Morte. Cette annonce a été vivement condamnée par plusieurs pays arabes et suscité la préoccupation des Nations unies et de l’Union européenne.

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