Rheinmetall et WB Group ont présenté un concept associant des robots terrestres à des drones de combat

Traité épisodiquement ces dernières années, le sujet des robots terrestres est aujourd’hui à la mode. En 2016, l’US Marine Corps avait communiqué sur des essais menés avec de tels engins, dont le MAARS [Modular Advanced Armed Robotic System], doté d’une mitrailleuse M240, ainsi que le RVM/CART [Robotic Vehicle Modular/Combat Area Robotic Targeting], également armé.

En France, il est question de tester, en opération, des robots mule. Des évaluations ont également été faites au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] de Sissonne. Et l’armée de Terre parle de placer les robots « au coeur du groupe de combat ».

Plusieurs projets ont été lancés, comme l’Aurochs, un « robot mule » développé par l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis [ISL]. Récemment, la France a rejoint le programme européen MUGS, conduit par l’Estonie, où la société Milrem a mis au point le robot THeMIS [Tracked Hybrid Modular Infantry System], qui a la particularité d’être modulaire, c’est à dire de changer de configuration en fonction des missions qui lui sont confiées.

Le succès de THeMIS, par ailleurs mis en oeuvre par le détachement estonien déployé au Mali au titre de l’opération Barkhane, fait qu’il a été retenu par d’autres industriels pour servir de base à des robots armés. Tel est le cas de Nexter, avec son Optio, doté d’une tourelle téléopérée de 20 mm ARX-20, ainsi que celui de MBDA, qui a eu l’idée d’associer son Missile Moyenne Portée [MMP] au châssis du robot conçu par Milrem.

Cela a d’ailleurs donné l’idée à Raytheon et à Lockheed-Martin de s’associer avec Kongsberg, QinetiQ North America et Milrem, pour mettre au point le « Titan », un drone terrestre pouvant tirer des missiles Javelin.

Mais l’allemand Rheinmetall a présenté, lors du dernier salon MSPO de Kielce, un nouveau concept de robot terrestre, qu’il a développé dans le cadre d’une collaboration avec le groupe polonais WB Group, lequel a développé le drone « consommable » WARMATE.

En effet, l’industriel allemand a associé son robot terrestre modulaire Mission Master 8×8 au drone aérien WARMATE. Ce dernier se comporte comme tous les engins de ce type, c’est à dire qu’il recueille du renseignement quand il est en mission. Seulement, il peut également devenir une munition quand il s’agit de neutraliser une position adverse puisqu’il emporte également une charge militaire. C’est ce qu’on appelle une « munition flânante ».

Le WARMATE « constitue une bonne alternative aux missiles guidés antichars, car il peut fonctionner dans un rayon beaucoup plus grand, ce qui permet une détection et une observation confortables de la cible potentielle sur une période relativement longue [le temps de vol est d’environ 30 minutes] », explique WB Group. Qui plus est, cet engin est autonome, sauf quand il s’agit de détruire une cible, où, dans ce cas, l’opérateur prend les commandes.

Appelé Mission Master Protection, le robot imaginé par Rheinemetall peut embarquer jusqu’à six drones « consommables » WARMATE, ce qui donne la possibilité d’effectuer des attaques de « haute précision en essaim ».

« Ceci augmente considérablement la puissance de combat de l’unité tout en augmentant la sécurité des troupes débarquées lors d’opérations de combat rapproché puisque le système tout entier peut opérer hors de la ligne de mire », fait valoir Rheinmetall.

D’autant plus, poursuit-il, que le WARMATE est capable de « scruter le champ de bataille, de détecter et de déterminer les positions exactes de l’ennemi et, lorsque la décision est prise, de les engager ». Et d’ajouter : « Lorsqu’une attaque est annulée, le WARMATE peut être rappelé, continuer à flâner ou être dirigé vers une autre cible. »

« Être capable de repérer des cibles cachées et de procéder à une identification précise avant de déclencher une frappe chirurgicale avec un minimum de dommages collatéraux est un réel avantage tactique sur le champ de bataille actuel. Et comme Mission Master et le WARMATE sont en mesure de mener certaines opérations autonomes, cela réduit le nombre de militaires requis et permet aux troupes de se concentrer sur le succès de leur mission », a fait valoir Alain Tremblay, vice-président du développement commercial de Rheinmetall Canada.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]