Irak : L’aviation américaine a largué près de 40 tonnes de bombes sur une île « infestée » par l’État islamique

Selon le dernier rapport des Nations unis sur le menace terroriste, l’État islamique [EI ou Daesh] « conserve un grand nombre de combattants et de sympathisants » et il reste en mesure de « mener librement ses activités dans de nombreuses zones et de fomenter régulièrement des attentats afin de montrer sa puissance et de saper la confiance de la population ». Et le document de souligner que c’est en Irak que le processus de mutation du groupe jihadiste en organisation clandestine était le « plus avancé. »

Dans la province de Salah ad-Din [ou Salaheddine], la luxuriante île de Qanus, située au milieu du fleuve Tigre était a priori devenue un refuge pour les combattants de l’EI. Ce n’est sans doute plus le cas maintenant, étant donné qu’elle a été la cible d’un raid aérien mené par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, le 10 septembre.

Sollicitée pour cette frappe, l’US Air Force n’a pas fait dans la demi-mesure : près de 40 tonnes de bombes ont été larguées sur cette île par des F-35A et des F-15E « Strike Eagle » ayant décollé de la base d’Al-Dhafra, aux Émirats arabes unis. Au passage, on peut se demander pourquoi les bombardiers B-52H actuellement déployés sur la base aérienne d’Al-Udeid, au Qatar, n’ont pas été retenus pour cette mission.

« Nous refusons à l’État islamique la possibilité de se cacher sur l’île Qanus », a lancé le général Eric Hill, le commandant de la force opérationnelle conjointe d’opérations spéciales. « Nous établissons les conditions pour que les forces partenaires continuent à apporter la stabilité dans la région », a-t-il ajouté.

Ce raid aérien fait partie des opérations dites de « déni de terrain ». En clair, il s’est agi de « perturber la capacité de Daesh de ce cacher dans l’épaisse végétation » de l’île. Ce qui a rendu plus facile la progression du 2e bataillon des forces spéciales irakiennes, qui a reçu la mission de « détruire un important centre de transit » pour les jihadistes « quittant la Syrie et le désert de Jazeera pour se rendre à Mossoul, Makhmour et la région de Kirkouk. » Et cela, sachant que l’île de Qanus est située à environ 160 km de la frontière syrienne

Sur les photograhies des avions engagés dans cette frappe et diffusées par l’US Air Force, on remarque que les F-15E ont emporté des bombes JDAM [Joint Direct Attack Munition] GBU-31 de 1.000 kg. Cela a dû être la même chose pour les F-35A. Ces appareils ont utilisé ce type de munitions pour la première fois, dans un contexte opérationnel, en avril dernier.

Pour le moment, aucun bilan de ce raid aérien n’a été fourni par l’état-major de l’opération Inherent Resolve.

En outre, et par rapport à juillet, les statistiques mensuelles publiées par l’US AFCENT, c’est à dire la force aérienne de l’US CENTCOM, le commandement pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, indiquent le nombre de munitions larguées par l’aviation américaine en Irak et en Syrie a doublé en août.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]